C’est ce qui ressort du dernier rapport sur la politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Le Gabon se distingue par un ratio service de la dette/recettes publiques le plus élevé de la zone CEMAC. Ce ratio se situe à 39,6% en 2024, soit une augmentation de 20,4 points par rapport à 2018, où il était de 19,2%. Cette évolution reflète la hausse marquée des engagements financiers de l’État dans un contexte de ralentissement des recettes publiques.
L’endettement élevé du Gabon est par ailleurs, alimenté par une dépendance importante aux emprunts extérieurs et domestiques pour financer son budget, dans un environnement économique contraint. Le coût croissant du refinancement de la dette a également aggravé la situation. Entre 2018 et 2024, les taux d’intérêt sur le marché régional ont presque doublé, passant de 4,7% à 8,1%.
Cette hausse a renchéri les paiements liés au service de la dette, réduisant les marges budgétaires disponibles pour financer des secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé, et les infrastructures. Par ailleurs, le ralentissement des recettes pétrolières, en raison de la baisse des prix du baril, a accentué la pression sur les finances publiques. Le ratio service de la dette/exportations, autre indicateur clé, a également connu une augmentation significative au Gabon, passant de 7,9% en 2018 à 17,7% en 2024.
Ce bond traduit une dépendance accrue aux revenus d’exportation pour honorer les obligations financières, dans un contexte où les recettes non pétrolières peinent à compenser le manque à gagner. Bien que ce ratio ait diminué après un pic à 30,2% en 2020, il reste élevé, illustrant la fragilité de l’économie gabonaise face aux chocs externes.
Les perspectives pour 2025 laissent entrevoir une légère amélioration, avec une baisse projetée des ratios de service de la dette, grâce aux réformes économiques en cours et à une éventuelle reprise des prix du pétrole. Cependant, le Gabon devra renforcer ses efforts pour diversifier son économie et améliorer la collecte des recettes fiscales afin de réduire sa dépendance à l’endettement et stabiliser ses finances publiques à moyen terme.