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Gabon : les délestages font perdre des milliards de fcfa à l’État

le coup de coeur

Alors que les coupures d’électricité plongent les ménages dans le noir et freinent l’activité économique, elles ont aussi une conséquence financière moins visible, mais tout aussi préoccupante : une baisse des recettes fiscales de l’État. En effet, chaque rechargement d’unités EDAN auprès de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) est soumis à plusieurs taxes dont celle sur les ordures ménagères de 7%. Or, avec des délestages à répétition, la consommation électrique des foyers diminue, entraînant mécaniquement une chute des revenus fiscaux associés.

Prenons l’exemple d’un ménage qui recharge habituellement 10 000 fcfa d’unités EDAN par semaine. Sur cette somme, 700 fcfa sont directement prélevés par l’État sous forme de taxe sur les ordures ménagères. Avec des coupures d’électricité devenues quasi quotidiennes, ce même ménage constate une baisse de sa consommation électrique et se retrouve à étaler son rechargement sur 10 à 12 jours au lieu d’une semaine. Sur un mois, cela signifie qu’au lieu de quatre rechargements à 10 000 fcfa, il n’en fera plus que trois.

Ainsi, au lieu de générer 2 800 fcfa de taxes pour l’État en un mois, ce ménage ne contribuera plus qu’à hauteur de 2 100 fcfa, soit une perte de 700 fcfa par foyer. Si l’on applique cette logique aux 300 000 à 500 000 ménages qui utilisent l’électricité prépayée au Gabon, les pertes fiscales deviennent colossales. Supposons une perte moyenne de 700 fcfa par ménage et par mois. Pour 300 000 ménages, cela représente 210 millions de fcfa de manque à gagner par mois, soit 2,52 milliards de fcfa sur l’année.

Des pertes estimées à environ 4 milliards de fcfa par an

Pour 500 000 ménages, la perte mensuelle grimpe à 350 millions de fcfa, soit 4,2 milliards de fcfa par an. Un manque à gagner qui s’ajoute aux autres pertes économiques. Il faut dire que cette baisse des recettes fiscales ne vient pas seule. Les délestages ont également un impact sur les entreprises et le secteur informel, réduisant l’activité économique et donc les recettes fiscales issues des impôts sur les bénéfices et la TVA. 

Par ailleurs, certains commerces, notamment les bars, restaurants et petits commerces alimentaires, sont contraints de réduire leurs heures d’ouverture ou de jeter des stocks de denrées périssables, ce qui affecte leurs revenus et donc leur contribution fiscale. En outre, le ralentissement de la consommation énergétique réduit également les revenus directs de la SEEG. Cela impacte sa capacité à investir et aggrave les tensions financières liées à l’entretien et à l’extension du réseau électrique.

Une crise énergétique aux conséquences multiples

Loin d’être une simple nuisance quotidienne, la crise énergétique actuelle a donc des conséquences macroéconomiques lourdes pour le Gabon. Outre les pertes financières pour les ménages et les entreprises, l’État lui-même se retrouve fragilisé par cette situation, voyant une partie de ses recettes fiscales s’évaporer à cause d’un réseau électrique défaillant. Face à cette réalité, les autorités devront non seulement trouver des solutions rapides pour stabiliser l’approvisionnement en électricité, mais aussi repenser leur modèle économique afin de limiter les pertes fiscales liées aux délestages.

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