C’est en substance le condensé de la causerie politique entre une frange de la Société civile et les populations gabonaises. Après la lecture du texte et son adoption au parlement, la campagne du «oui» au prochain référendum a commencé, malgré les avertissements du ministère de l’Intérieur qui rappelle aux uns et aux autres l’impérieuse nécessité d’attendre que soit ouverte officiellement la campagne. C’est au cours d’une causerie politique qui s’est déroulée le 30 septembre 2024 qu’ils ont réaffirmé être confiants pour l’issue favorable du référendum. Les membres dudit collectif déterminés à convaincre le peuple du bien-fondé du projet constitutionnel, multiplient les initiatives dans ce sens.
Les 800 amendements déposés par les parlementaires sur le texte de 154 articles ne freinent pas la détermination de ce collectif à faire entendre l’importance de leur initiative. Le pasteur Georges Bruno Ngoussi, fer de lance de cette campagne, explique les motivations pour lesquelles il mène cette lutte. D’après lui, voter en faveur du nouveau projet constitutionnel, serait choisir de facto, la promotion de l’alternance politique pour le pays. De surcroît “dans le contexte de restauration des institutions voulu par le Président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema”, clame-t-il.
L’homme d’église devenu sénateur de la Transition s’est montré rassurant vis-à-vis de son auditoire notamment sur l’aspect de la délimitation du mandat présidentiel (sept ans, renouvelable une fois) en expliquant plus longuement la portée d’une telle loi dans la construction des institutions fortes. Pour lui, l’innovation se trouverait dans l’inviolabilité du principe de deux mandats après lesquels aucun dirigeant ne pourra modifier la Constitution en dépit de ses velléités de se maintenir au pouvoir. Pour contrebalancer cette argumentaire, les partisans du «non» estiment que la réforme n’a pas été suffisamment courageuse pour instituer le quinquennat en lieu et place du septennat qui existait déjà sous les régimes précédents. Ils arguent même que le pays connaîtrait un recul démocratique tant il est encore la seule démocratie à appliquer le septennat.
Pour d’autres invités intervenus à sa suite, le nouveau projet de constitution est un changement de paradigme dans la gouvernance politique du Gabon. L’effet produit lors du d’Etat orchestrée au soir d’une élection présidentielle tronquée le 30 août 2023, serait “une opportunité à saisir pour la masse collective notamment sur les problématiques liées à l’amélioration des conditions de vie”, insistent les participants. L’un d’eux disant avoir jauger de l’efficacité du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dans l’un des problèmes qui perdurait depuis 2015, en l’occurrence la revalorisation des retraites. Pour eux, le projet de Constitution est le pavoisement du chemin qui mène vers la félicité, une grande déclinaison des objectifs politiques et économiques à atteindre.
Le déploiement sur le terrain des acteurs politiques pour faire voter «Oui» au référendum connaît une nette propension. Pour connecter les Gabonais aux ambitions du chef de l’État, les associations politiques organisent les descentes sur le terrain pour expliquer aux populations, les enjeux du référendum sur les prochaines générations. A leur suite, d’autres mouvements de soutien de l’action du président de la Transition, entendent conquérir les plus réticents en appelant à faire barrage à toutes les formes de d’obstacles à ce projet.
Quoi qu’il en soit, les prochaines semaines s’annoncent décisives pour le CTRI dans ce défi à faire adhérer la majorité des Gabonais à sa vision politique. Puisqu’en face, les défenseurs du “non” s’activent également sur le terrain depuis plusieurs semaines déjà.