jeudi 12 décembre 24
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    Grogne sociale à Oyem : les employés de GFC et TFP réclament justice

    le coup de coeur

    Rien ne va plus à Gabon Flooring Company (GFC) et Tropical Forest Production (TFP), où des conditions de travail déplorables ont poussé les employés à lever le voile sur les injustices criantes vécues au quotidien. Profitant du passage du gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Jules Djéki, le 5 juin dernier, les travailleurs ont dénoncé les abus constants de leurs employeurs.

    Les agents de GFC et TFP, situées à Assok-Begue, à la frontière entre les départements de l’Okano et du Woleu, ont exprimé une série de revendications. Parmi celles-ci figurent le non-respect du Smig, une couverture médicale inadéquate, ainsi qu’un accès limité à l’eau et à l’électricité. Ces conditions, selon les délégués du personnel, sont loin de répondre aux exigences de décence et de dignité.

    Témoignages accablants

    Une déléguée du personnel se lâche auprès de nos confrères. « À la GFC, le code du travail n’est pas respecté. Il est appliqué par nos chefs toujours en leur faveur. Les logements ne sont pas adéquats pour nous qui avons des familles nombreuses, le camp est sale, le travail est dur et la paye est petite. Au vue de ses difficultés, notre chef du personnel nous demande de démissionner et d’aller voir ailleurs si nous ne sommes pas contents », a-t-elle déclaré. 

    Silence Imposé et sanctions injustes

    Elle est allée plus loin en dénonçant un climat de terreur instauré par la direction avec la complicité de l’inspection du travail, visant à museler toute contestation. « Ne pouvant nous exprimer librement, nous sommes contraints au silence. Ce n’est pas faute de connaître nos droits, mais nous savons d’avance que nos revendications n’aboutiront jamais ni devant nos supérieurs, ni devant l’inspection du travail », a-t-elle déploré. Ces propos révèlent une profonde détresse et un sentiment d’abandon parmi les travailleurs.

    La déléguée a également évoqué les primes souvent détournées ou supprimées de manière arbitraire, ainsi que les bulletins de salaire qui, selon les employés, sont parfois photocopiés et détruits par l’employeur.

    Appel à l’intervention du gouvernement

    Les travailleurs ont lancé un appel désespéré au président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema Oligui Nguema, et au gouvernement pour intervenir et faire respecter leurs droits. « Nous supplions le président de la République et le gouvernement de la Transition, de faire valoir les droits des Gabonais à la GFC et à TFP, parce que nos droits sont bafoués et nous sommes maltraités, non seulement par les chinois, mais également par nos frères gabonais (…). Ici, nous vivons le trafic d’influence, l’abus du pouvoir et d’autorité », a lancé la déléguée du personnel.

    Réponse de la direction générale

    La direction générale de GFC et TFP, représentée par madame Wang, a réfuté ces accusations, affirmant que l’entreprise fait des efforts pour respecter la réglementation gabonaise en matière de travail. Ceci dans l’optique d’assurer le respect des droits des employés.

    Sur la photo, à droite, madame Wang, représentant la direction générale de l’entreprise lors des discussions avec le personnel devant les médias. @DR

    La situation à GFC et TFP à Oyem est un reflet aigu de la lutte des travailleurs pour de meilleures conditions de travail et la reconnaissance de leurs droits fondamentaux. Alors que leurs revendications retentissent jusque dans les hautes sphères de l’État, l’avenir dira si ces voix longtemps muettes seront enfin entendues et si des mesures seront prises pour assurer une justice sociale et une dignité humaine dans ces entreprises.

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