C’est au cours de la conférence de presse organisée pour la circonstance le dimanche 03 novembre au siège de l’organisation intersyndicale à Awendjé, que le président intérimaire de la Dynamique unitaire (DU), Roger Ondo Abessolo, a appelé les Gabonais à voter contre le Projet de constitution qui sera soumis au peuple le 16 novembre prochain. Un véritable coup de tonnerre dans le paysage de l’intersyndicale tant les soutiens à voter le «Oui» se sont multipliés ces derniers jours.
Dynamique unitaire dit «Non» à l’hyper-présidentialisme
C’est sous une pluie fine, que l’ensemble du parterre de la syndicale, assiste à la lecture de la synthèse de leurs réflexions rondement menées sur le sujet. Pour Roger Ondo Abessolo, comme pour ses pairs notamment Jean Remy Yama et Marcel Libama qui étaient présents, la constitution qui sera soumise au référendum présente des anomalies telles. «Après examen du projet de constitution, il n’y a pas consécration de la séparation des pouvoirs, mais plutôt consécration du despotisme à travers un super-président de la République qui fait main basse sur les pouvoirs législatif et judiciaire», pointe-t-il. Pour la plus grande organisation intersyndicale du pays, le principe de séparation de pouvoir réside dans le fait que l’exécutif et le judiciaire joue chacun sa partition dans un État de droit. Et d’après les leaders syndicaux, cette subordination du législatif et du judiciaire à l’exécutif, a été à l’origine des pratiques dégradantes en matière des droits humains sous les régimes qui ont précédé la transition. «L’inféodation malsaine du judiciaire à l’exécutif depuis Léon Mba, accentuée sous l’ère d’Ali Bongo Ondimba, s’est caractérisée par les violations systématiques des droits de l’homme», a déclaré le président intérimaire de DU, Roger Ondo Abessolo.
La réaffirmation de son indépendance vis-à-vis du pouvoir de la Transition
Sur ce sujet, le président intérimaire de la Dynamique unitaire est formel. La plateforme intersyndicale la plus puissante du pays soutient la transition politique au Gabon sans se compromettre dans un mélange de genres qui obstruent son objectivité sur les sujets qui relèvent de la souveraineté du pays. Surtout sur le retrait de l’article 42 qui traitait de la propriété des richesses gabonaises : « […] le projet de constitution laisse une brèche à la poursuite du pillage des ressources naturelles du pays à coup de contrat obscur et de corruption de la classe dirigeante», a précisé l’orateur du jour. De même qu’il estime que la motion de soutien à Brice Clotaire Oligui Nguema dans les premières heures du putsch n’altère pas les années de lutte menées contre la gouvernance scabreuse vécue sous le régime précédent d’Ali Bongo. Dynamique unitaire se positionne sur les intérêts de la population gabonaise.