Pas très loquace depuis le début de la Transition politique au Gabon le 30 août 2024, l’Eglise catholique du Gabon s’est exprimée par la voix de l’archevêque métropolitain de Libreville, Mgr Jean Patrick Iba-ba. La position de l’Eglise est claire. Elle prône la neutralité et la liberté de conscience au cours du vote de la nouvelle constitution du Gabon qui aura lieu dans moins de huit jours.
Les raisons de la neutralité de l’Église catholique
Cette neutralité s’explique par le fait que l’église n’est pas une institution assimilable à une organisation politique. De ce point de vue, elle ne représente pas les intérêts des tiers dans le débat public. En sus, le Gabon est une république proclamée laïc (séparation de pouvoir entre l’Église et l’État) depuis la constitution de 1991. Ces deux raisons évidentes amènent l’archevêque de Libreville à trancher le débat sur une possible immixtion de cette institution dans la campagne référendaire qui bât son plein actuellement dans tout le pays. A cette dernière observation, le prélat de l’église se veut clair. «L’Eglise n’a pas pour vocation de dicter la conduite aux fidèles», dit-il, avant de renchérir : «chaque fidèle a le droit d’exercer en toute liberté son droit civique». Et cela d’autant que l’alignement de l’Eglise sur une position pourrait léser les chrétiens qui n’ont pas toujours la même orientation idéologique sur les sujets qui relèvent du débat public.
Le vote de «conscience» doit primer !
C’est l’essentiel du message passé par Jean Patrick Iba-ba. Si pour lui l’Eglise catholique réfute l’idée de se positionner sur un sujet qui passionne observateurs et analystes politiques, le premier responsable de l’Eglise catholique archi-diocésaine invite l’ensemble des fidèles à s’exprimer librement. Cela tout en tenant compte de l’impact de leurs choix dans l’édification du Gabon. En d’autres termes, il évoque la liberté et le vote de conscience. Car selon lui, elle prime sur toutes les injonctions politiques et idéologiques. Mais surtout, elle permet d’être en phase avec les orientations personnelles. La neutralité de l’Église dans les joutes politiques ou institutionnelles est aussi, en grande partie, un facteur d’équilibrisme important dans le jeu de la transparence démocratique. Une Eglise qui se détache des positions partisanes, est plus en phase à défendre les positions qui honorent ses responsabilités morales vis-à-vis de la nation.
Toutefois, l’archevêque métropolitain rappelle la nécessité de se mobiliser pour répondre au devoir du citoyen lors du référendum constitutionnel qui se tiendra le 16 novembre prochain. Il invite les chrétiens à ne pas se laisser séduire par les «Fake news» (fausses informations) véhiculées à son sujet depuis quelques jours.