Face aux préoccupations croissantes concernant la situation financière du Gabon, Charles M’Ba, ministre des Comptes publics et de la Dette, a tenu à clarifier la position du gouvernement. Dans un entretien avec L’Union publié le lundi 3 février 2025, il a répondu aux critiques sur la dette publique et a apporté des éclaircissements sur les mesures prises pour assurer la stabilité économique du pays. Conscient des défis économiques actuels, notamment liés aux arriérés et à la dépendance aux revenus pétroliers, le ministre a voulu rassurer l’opinion publique et les investisseurs.
Reconduit au ministère des Comptes Publics et renforcé avec le portefeuille de la Dette en plus, Charles M’Ba fait désormais face à des critiques sur l’état des finances publiques et à une vague de pessimisme qu’il considère toutefois exagérée. « Soyons clairs : le Gabon n’est pas en faillite et nous ne permettrons pas que cela arrive. Certes, la situation est complexe et nous avons des arriérés à gérer, mais cela ne signifie pas que le pays est au bord de l’effondrement », a-t-il déclaré chez nos confrères de L’Union, en réponse aux spéculations alarmistes circulant dans certains milieux politiques et économiques.
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Le ministre a insisté sur le fait que le Gabon respecte ses engagements financiers, notamment en honorant ses échéances sur les eurobonds, un élément clé de sa crédibilité sur les marchés internationaux. « Nous avons pris des décisions responsables pour maintenir la confiance des investisseurs. Nos efforts sont reconnus par des agences telles que Fitch Ratings, qui souligne notre sérieux dans la gestion de la dette extérieure », a-t-il affirmé. En parallèle, il a rappelé que la politique gouvernementale ne se limite pas à la gestion de la dette, mais intègre également des priorités sociales.
« Nous faisons en sorte que la discipline budgétaire n’entrave pas les besoins de nos concitoyens. C’est pourquoi nous avons mis en priorité le paiement des rappels des fonctionnaires, des pensions de retraite, des allocations de bourses d’études, ainsi que le recrutement dans la Fonction publique et la construction d’infrastructures essentielles », a-t-il précisé à ce sujet, tout en affirmant que des mesures ont été prises pour garantir la stabilité financière et le respect des engagements internationaux du Gabon.
Si ces déclarations se veulent rassurantes, la situation économique du Gabon reste délicate. Fitch Ratings a récemment dégradé la note souveraine du pays de CCC+ à CCC, pointant du doigt « la politique qui pourrait affecter les perspectives du FMI ». Par ailleurs, la dépendance aux revenus pétroliers expose l’économie à une volatilité accrue, d’autant plus que la production de l’OPEP+ a augmenté, contribuant à une pression à la baisse sur les prix. Ces éléments nuancent le discours du ministre et soulignent la nécessité pour le Gabon de poursuivre ses efforts de réformes pour garantir une stabilité durable.