Ce mardi 21 janvier, le ministre de la Justice a déclaré que satisfaire les revendications actuelles des magistrats coûterait à l’État gabonais plus de 25 milliards de francs fcfa par an. Cette somme considérable soulève des questions quant à sa justification, surtout lorsque l’opinion publique affiche un mécontentement persistant face au système judiciaire. Le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, déplore que les revendications matérielles priment sur les valeurs fondamentales nécessaires pour garantir une justice équitable et fiable.
Le Gabon fait face à une onde de grèves initiées par les greffiers et les magistrats, mécontents de la non-satisfaction de certaines de leurs demandes. Le ministre a exprimé son regret face à cette situation : « L’opinion comprendrait d’autant plus facilement ces avantages si elle était satisfaite des prestations de la justice ». Il se questionne sur la compréhension par l’opinion publique du coût élevé des revendications dans le contexte actuel de mécontentement général envers le système judiciaire.
Droits et devoirs des magistrats
Paul-Marie Gondjout a souligné l’importance d’un équilibre entre les devoirs et les droits des magistrats, insistant sur le fait que la justice doit s’imposer comme un équilibre dans les relations interpersonnelles. Tandis que les magistrats revendiquent l’indépendance de la justice, le ministre rappelle que la nouvelle Constitution consacre cette indépendance, stipulant que le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs exécutif et législatif.
Selon les articles 2 et 3 du décret n°0369/PR/MJGS, le ministère de la Justice est chargé d’assurer le bon fonctionnement des juridictions. Dans ce contexte, Paul-Marie Gondjout précise que la justice constitue une responsabilité partagée, qui ne se limite pas aux magistrats seuls. Il affirme : « En réalité, l’indépendance du pouvoir judiciaire se traduit fondamentalement par la soumission du magistrat à l’autorité de la loi ».
Problématiques et perspectives de la justice gabonaise
Le ministre Gondjout reconnaît que la justice est minée par diverses problématiques, nécessitant une approche planifiée et politique pour y remédier. Il a évoqué notre besoin de réformer l’environnement professionnel des magistrats et des greffiers comme priorité du gouvernement. Cependant, il a également soulevé des préoccupations quant à l’efficacité de la justice, soulignant des failles comme les détentions prolongées sans jugement et les procédures judiciaires interminables.
Dans un contexte où les services judiciaires sont examinés, le ministre fait appel à une réforme organisationnelle profonde. Il insiste sur la nécessité pour les magistrats de renforcer leur indépendance et rappelle leur obligation de rendre la justice au nom de la loi et du peuple gabonais. Les dysfonctionnements actuels, comme l’altération des décisions en cours de délibéré, doivent être confrontés pour que la justice gagne en efficacité et en crédibilité aux yeux de tous.