Le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) a durci le ton ce lundi 13 janvier 2025. Lors de son assemblée générale, les magistrats ont dénoncé l’inaction des autorités de la transition, en particulier du ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout. Ils réclament son limogeage immédiat et la signature des décrets d’application de leur statut, essentiels pour garantir l’indépendance de la justice et améliorer leurs conditions de travail.
Depuis le 30 août 2023, date marquant un tournant politique au Gabon, les magistrats attendent des actes concrets pour réformer la justice. Malgré les promesses, rien n’a été fait. Le Synamag rappelle que seule leur volonté de servir le pays les a poussés à suspendre leur grève en septembre 2023. Mais aujourd’hui, la patience des hommes en toge et affiliés est épuisée.
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema doit trancher : soutenir les magistrats ou maintenir Paul-Marie Gondjout. Pour les magistrats, la réouverture des tribunaux dépend de la promulgation des textes réglementaires liés à leur statut. Pourtant, plus d’un an après, ces décrets restent inapplicables. Les magistrats rejettent l’argument du manque de moyens, soulignant que le gouvernement lance des projets coûteux sans prioriser la justice.
Paul-Marie Gondjout sous pression
Les magistrats accusent le ministre de la Justice d’inaptitude et demandent son éviction. « Son maintien au gouvernement perpétue les dysfonctionnements de nos prédécesseurs », a déclaré le Synamag. Pour eux, la crise de confiance ne pourra être résolue qu’avec des réformes profondes et une justice indépendante.
Le Synamag a fixé ses conditions : la reprise du travail des magistrats est subordonnée à la signature des décrets d’application de leur statut, exigeant « des actes, pas des promesses ». Le Président de la transition doit maintenant choisir entre soutenir les magistrats ou protéger son ministre. Une décision qui aura des conséquences majeures sur l’avenir de la justice et même de la politique gabonaise.