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Gabon : quand la politique dicte le rythme de l’école

le coup de coeur

Le réaménagement du calendrier scolaire en raison de l’élection présidentielle du 12 avril 2025 soulève une question cruciale : pourquoi l’éducation gabonaise doit-elle encore s’adapter aux exigences politiques ? Alors qu’elle devrait être une priorité nationale, indépendante des fluctuations électorales, elle semble rester une variable d’ajustement des décisions gouvernementales.

Éducation : un pilier du développement

Alors que l’éducation est censée être un pilier inébranlable du développement d’un pays, au Gabon, elle est une fois de plus soumise aux impératifs politiques. En effet, le report des vacances et la prolongation de l’année scolaire jusqu’au 19 juillet montrent que le calendrier éducatif n’est pas dicté par des considérations pédagogiques, mais par l’agenda électoral. Donc par la politique. 

Ce n’est pas la première fois que l’école gabonaise doit s’adapter à des événements politiques ou sociaux. Grèves des enseignants, tensions budgétaires, crises institutionnelles… Autant de perturbations qui ont déjà mis à mal la continuité pédagogique. Mais peut-on continuer à considérer l’éducation comme une simple variable ajustable en fonction des circonstances ?

LIRE AUSSI : Gabon : les vacances scolaires repoussées au 19 juillet 2025

Dans des pays où l’éducation est réellement sanctuarisée, comme la Finlande ou l’Allemagne, les programmes et les calendriers sont définis avec une vision de long terme, sans interférences politiques. L’école y est un espace protégé, car un pays qui veut se développer ne peut pas se permettre de perturber la formation de sa jeunesse pour des raisons électorales. Et ces pays le sont indéniablement. 

Un risque majeur pour les élèves

Le simple report des vacances et des examens a des conséquences bien réelles sur les élèves. Trois semaines de congés en mars-avril suivies d’un trimestre raccourci signifient une concentration plus intense des apprentissages sur une période plus courte. Plus grave encore, un risque d’une année scolaire bâclée. D’ailleurs, bon nombre d’études en sciences de l’éducation montrent que l’apprentissage est plus efficace lorsqu’il est progressif et étalé.

Les élèves qui passent leurs examens en fin d’année devront affronter une pression accrue, dans un climat de fatigue accrue et de tensions politiques qui se dessinent. La prolongation jusqu’au 19 juillet pourrait même empiéter sur leur période de préparation à la rentrée suivante, impactant ainsi plusieurs générations d’élèves sur plusieurs années. 

De plus, cette instabilité vient fragiliser un système éducatif qui souffre déjà de nombreux défis : classes surchargées, manque d’enseignants dans certaines disciplines, infrastructures parfois vétustes et inégalités régionales d’accès à une éducation de qualité. Plutôt que d’ajouter des contraintes supplémentaires, la priorité devrait être de stabiliser et d’améliorer l’existant. On se demande bien ce qu’on restaure avec de telles mesures. 

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