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Gabon : quelles répercussions de la suspension de l’année scolaire sur les écoles privées et le secteur de l’éducation ?

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La modification du calendrier scolaire imposée par le gouvernement aura des conséquences financières lourdes pour les établissements privés et le secteur éducatif. Au Gabon, entre 30 et 40% des élèves sont scolarisés dans des établissements privés, qui reposent sur une gestion budgétaire rigoureuse. Avec une année scolaire prolongée, ces écoles devront faire face à des charges supplémentaires, notamment en matière de salaires et de frais de fonctionnement.

Des coûts supplémentaires

L’un des premiers impacts concerne les coûts liés aux ressources humaines. Un enseignant du privé perçoit en moyenne 150 000 à 400 000 fcfa par mois, selon les catégories d’établissements. Avec un mois de travail supplémentaire, une école comptant 50 enseignants devra prévoir une enveloppe salariale additionnelle d’environ 15 à 25 millions de fcfa voire plus, sans compter les charges annexes (sécurité sociale, cotisations). Pour compenser cette charge, certaines écoles pourraient revoir leurs frais d’écolage à la hausse, ce qui pourrait décourager certaines familles à faibles revenus.

LIRE AUSSI : Gabon : quelles conséquences pour une année scolaire “sacrifiée” au profit de la politique? 

Les centres de formation, les crèches et les instituts de soutien scolaire seront également affectés. Ces structures, qui planifient leurs programmes en fonction des vacances scolaires, risquent de perdre des semaines d’activité essentielles à leur rentabilité. En moyenne, un centre de formation enregistre selon nos estimations un chiffre d’affaires de 15 à 20 millions de fcfa par trimestre. Le décalage de l’année scolaire pourrait provoquer des pertes de 5 à 8 millions de fcfa, compromettant la viabilité de certaines structures déjà fragilisées par la conjoncture économique.

Des contrats prolongés

L’impact se fera aussi ressentir sur le recrutement et la gestion des enseignants. Certains enseignants contractuels, embauchés pour des périodes précises, verront leurs contrats prolongés, ce qui nécessitera des ajustements budgétaires pour les écoles privées. Cette situation pourrait également perturber la rentrée scolaire 2025-2026. Habituellement, les établissements privés commencent leur processus de recrutement dès le mois de juillet, mais avec une année prolongée, ces ajustements risquent d’être retardés, entraînant des incertitudes pour les professionnels de l’éducation.

La confiance des parents dans le secteur privé pourrait être affectée. Aujourd’hui, les frais moyens d’inscription dans une école privée de moyenne gamme oscillent entre 800 000 et 1,2 million fcfa par an. Si les établissements ne parviennent pas à garantir une stabilité académique et un respect strict du calendrier scolaire, certaines familles pourraient être tentées de réorienter leurs enfants vers des solutions alternatives, notamment l’enseignement public ou des formations en ligne.

Cette suspension de l’année scolaire pour des raisons purement politiques ne se limite donc pas à un simple décalage des cours. Elle engendre des coûts cachés qui affecteront directement et durablement les finances des établissements privés, des centres de formation et des familles. Si ces ajustements venaient à se répéter, ils pourraient compromettre la viabilité économique de certains acteurs du secteur éducatif, et fragiliser un écosystème qui joue pourtant un rôle crucial dans la formation de la jeunesse gabonaise.

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