Le rachat d’Assala Energy par le Gabon marque un tournant significatif dans l’industrie énergétique du pays. Avec un coût total de 633 milliards de fcfa, soit 1,055 milliards de dollars, cette acquisition représente non seulement un défi financier mais aussi une opportunité pour le secteur pétrolier gabonais. Décryptons ensemble les détails du financement et les répercussions potentielles de cette opération, sur la base des révélations de Marcellin Simba Ngabi, directeur général de Gabon oil company.
Le directeur général de Gabon Oil Company (GOC), Marcellin Simba Ngabi, a révélé lors de l’émission « Les Grands Dossiers » sur Gabon 1ère, que l’État a emprunté une somme colossale pour réaliser cette acquisition. Avec un dollar évalué à 600 fcfa, le coût est rapidement monté à 1,055 milliards de dollars. Ce financement provient d’un emprunt contracté auprès du géant du négoce, Gunvor.
Un calendrier de remboursement serré
Les termes de l’emprunt sont stricts : le Gabon doit rembourser 20 millions de dollars par mois pendant cinq ans, soit un total de 240 millions de dollars annuellement. Converti en monnaie locale, cela représente 12 milliards de fcfa par mois, pour un total annuel de 144 milliards de fcfa. Les remboursements débuteront dès septembre 2024, marquant le début d’une période critique pour les finances publiques gabonaises.
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Ce rachat est à double tranchant. D’une part, il offre au Gabon la possibilité de contrôler davantage ses ressources énergétiques et d’optimiser la gestion de ses actifs pétroliers. D’autre part, l’emprunt contracté et les remboursements conséquents pourraient peser lourdement sur le budget national, nécessitant une gestion financière rigoureuse et des mesures d’austérité potentielles.
Une vision pour l’avenir
L’acquisition d’Assala Energy peut renforcer la position du Gabon sur le marché pétrolier mondial, attirer des investissements et créer des emplois locaux. Cependant, le succès de cette initiative dépendra de la capacité du gouvernement de transition à gérer efficacement ses nouvelles ressources et à assurer un remboursement sans compromettre le développement économique du pays. Le plan de gestion rigoureuse des finances publiques est toujours attendu.
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En définitive, le rachat d’Assala Energy par le Gabon est une initiative audacieuse qui, bien que coûteuse, pourrait s’avérer bénéfique à long terme. Il revient désormais aux dirigeants gabonais de prouver leur compétence en équilibrant les obligations financières tout en maximisant les bénéfices potentiels de cette opération stratégique. Le ministre de l’Economie et des Participations, Mays Lloyd Mouissi, est attendu pour son véritable baptême du feu