À l’occasion de la 26e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale), tenue à Sipopo (Guinée équatoriale) le 7 juin dernier, l’économie bleue s’est imposée comme l’un des axes majeurs de coopération régionale. Le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, dont la participation a été saluée par ses pairs, a ainsi inscrit le Gabon dans une dynamique tournée vers la valorisation durable des ressources maritimes. Cette orientation traduit une volonté partagée de faire de l’océan un levier de développement intégré, face aux défis économiques, climatiques et sécuritaires.
Un océan convoité, une stratégie commune en gestation
Le golfe de Guinée, riche en ressources halieutiques, en hydrocarbures offshore et en biodiversité marine, concentre une part importante du potentiel économique de la région. Pourtant, ces ressources restent encore largement sous-exploitées ou surexploitées, souvent dans un cadre juridique lacunaire ou mal appliqué. En introduisant la thématique de l’économie bleue au cœur des discussions de la CEEAC, les Chefs d’État ont voulu engager un tournant stratégique.
Il s’agit désormais de dépasser les approches nationales fragmentées pour mettre en œuvre une politique coordonnée, respectueuse des écosystèmes et créatrice d’emplois durables. Le Gabon, pionnier en matière de protection des aires marines, a été cité en exemple par plusieurs intervenants pour sa politique d’équilibre entre conservation et exploitation raisonnée.
Entre sécurité maritime et gouvernance intégrée
L’essor de l’économie bleue ne saurait être dissocié des enjeux de sécurité maritime. La piraterie, la pêche illégale, les trafics illicites et les conflits d’usage constituent autant d’obstacles à la valorisation sereine des ressources maritimes. C’est pourquoi la CEEAC a adopté plusieurs textes structurants destinés à renforcer la coopération sécuritaire en mer. Le président Équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, reconduit à la tête de l’organisation, a insisté sur la nécessité d’une mutualisation des efforts navals, tandis que les représentants de l’Union africaine (UA) et de l’ONU (Organisation des Nations unies) ont appelé à soutenir les États membres dans la surveillance et le contrôle de leurs zones économiques exclusives. Cette approche intégrée, liant sécurité et économie, devrait permettre à la région de stabiliser son espace maritime pour en tirer les bénéfices attendus.
Le Gabon comme moteur d’une transition bleue en Afrique centrale
Avec sa façade atlantique stratégique, ses parcs marins et sa diplomatie environnementale proactive, le Gabon se positionne comme l’un des moteurs potentiels de la transition vers une économie bleue durable en Afrique centrale. Le président Gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, dont la gestion de la transition a été unanimement saluée à Sipopo, a rappelé l’urgence de « traduire les discours politiques en actions concrètes au bénéfice des populations ».
Cette volonté s’inscrit dans un projet de plus grande ampleur : faire de l’espace maritime un pilier de développement pour des économies diversifiées et résilientes. En cela, l’économie bleue n’est pas seulement un concept technique ; elle devient un projet politique structurant, apte à refonder la coopération régionale autour d’une vision partagée du progrès.