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dimanche, février 16, 2025

Forum Gabon-Chine : où en sont les projets annoncés ?

le coup de coeur

Six mois après la signature de plusieurs accords d’investissements lors du Forum Gabon-Chine du 3 septembre 2024, la question de l’état d’avancement de ces projets se pose. Avec un engagement financier de plus de 4,3 milliards de dollars dans des secteurs stratégiques, ces projets étaient censés marquer un tournant dans la coopération économique entre les deux pays. Pourtant, le manque d’informations officielles sur leur mise en œuvre soulève des interrogations.

Absence d’informations

Deux mémorandums d’entente avaient été signés pour financer des projets d’exploration et d’exploitation du minerai de fer et du manganèse à faible teneur, pour un total de 360 millions de dollars. Le premier, avec Zhongning Mining Company Limited (Gabon), concernait l’exploitation du fer du Mont Mbilan (260 millions de dollars). Le second, signé avec Shanghai Milestone Technology, portait sur les ressources minérales non exploitées (100 millions de dollars). À ce jour, aucune communication officielle n’a précisé si ces activités ont réellement commencé. L’absence d’informations sur les études de faisabilité ou les premiers travaux sur le terrain laisse planer un doute sur l’effectivité de ces engagements.

L’aménagement du fleuve Ogooué et le terminal minier toujours en attente

Parmi les annonces phares du Forum figurait la construction d’un port minéralier à Ndjolé et le développement du terminal minier de Port-Gentil, pour un montant de 50 millions de dollars. Ce projet devait améliorer la logistique du transport des ressources naturelles du pays, en facilitant leur acheminement vers les marchés internationaux. Or, à ce jour, aucun rapport officiel ne permet de savoir si les études préliminaires ont été engagées, ni si les premières infrastructures ont été mises en chantier.

Le projet hydroélectrique : des interrogations sur le financement

Avec un investissement annoncé de 2,5 milliards de dollars, le projet de construction d’une centrale hydroélectrique de 600 MW à Booué, couplé au développement du site hydroélectrique FE2 (50 MW), constituait l’un des plus grands projets énergétiques du pays. Ce chantier devait permettre de renforcer l’offre en électricité et de soutenir la croissance industrielle. Cependant, aucun détail sur l’évolution des discussions entre les partenaires chinois et les autorités gabonaises n’a été communiqué. Le caractère ambitieux du projet et le volume d’investissements requis soulèvent des interrogations sur la mobilisation effective des financements promis.

Pas d’études techniques annoncées

Enfin, un projet de construction d’une ville moderne au Gabon, estimé à 1,4 milliard de dollars, avait été présenté comme un levier de modernisation urbaine et de diversification économique. Destiné à répondre aux besoins croissants en logements et en infrastructures urbaines, ce projet n’a, pour l’instant, donné lieu à aucune annonce sur les études techniques, le choix du site ou le calendrier de réalisation.

Si ces accords avaient suscité de grands espoirs, leur suivi reste flou. Les ministères concernés n’ont pas encore communiqué sur l’état d’avancement des projets, et les entreprises chinoises impliquées ne publient pas non plus d’informations sur les progrès réalisés. Ce silence institutionnel pose la question de la viabilité et du sérieux des engagements pris. Alors que le Gabon compte sur ces investissements pour dynamiser son économie, il devient urgent que les autorités apportent des précisions sur le calendrier et l’exécution des projets annoncés.

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