dimanche 1 décembre 24
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    Gabon : défaillances préméditées, la crise inextricable de la SEEG

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    La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), entièrement contrôlée par l’État gabonais, est plongée depuis plusieurs années dans une tourmente presque inexorable. Payer de lourds tributs aux dysfonctionnements gouvernementaux, aux dérives managériales et aux allégations de corruption sous l’ancien régime, l’unique entreprise énergétique du pays lutte désespérément pour accomplir ses missions de service public.

    Des fonds colossaux, des résultats laissant à désirer

    Alors que la SEEG devrait bénéficier de son monopole local pour prospérer, la réalité est bien différente. Avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 230 milliards de fcfa, elle peine pourtant à fournir des services de qualité. Entre 2009 et 2023, 132 milliards de fcfa auraient été mobilisés pour améliorer les infrastructures d’eau et d’électricité sous le régime d’Ali Bongo. En dépit de ces investissements considérables, les défis subsistent. L’État a même confié la gestion de groupes électrogènes à des opérateurs privés internationaux. Ce, pour une somme astronomique de 300 milliards de fcfa par an. 

    Soupçons de mafias internes et corruption

    Geoffroy Foumboula Libéka, 4ème vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, a révélé de possibles « réseaux mafieux » au sein de la SEEG. Lors de l’audition de Joël Lehmann Sandoungout, actuel directeur général, le 7 mai dernier, le député de la transition a évoqué la corruption qui rongerait l’entreprise. Plusieurs  confrères ont appuyé ces allégations avec des détails accablants sur les dépenses excessives et malveillantes, comme l’achat de véhicules de luxe pour des millions de fcfa, peut-on lire sur Moutouki notamment. Ces révélations pointent vers un schéma de gestion désastreux où la succession rapide de directeurs généraux (près d’une douzaine en cinq ans) n’a fait qu’aggraver les problèmes de stabilité et de confiance.

    LIRE AUSSI : SEEG : 47,5 milliards de fcfa de masse salariale pour 2296 agents, mais des problèmes récurrents 

    Une visibilité incertaine et un avenir préoccupant

    L’ampleur de l’investissement nécessaire à la restructuration de la SEEG, évaluée à 475 milliards de fcfa, est proportionnelle à la gravité de ses problèmes opérationnels. Les coupures d’électricité fréquentes et l’absence d’eau dans une grande partie des foyers perturbent quotidiennement les populations. Elles mettent également en lumière l’incapacité actuelle de la SEEG à remplir ses obligations. Dans le contexte actuel, où l’État gabonais à quasiment acté le rachat d’Assala, cette dynamique négative est particulièrement alarmante. 

    Pourquoi l’exécutif semble-t-il choisir de négliger cette entité cruciale, pour le développement du pays ? La question reste ouverte, et l’avenir de la SEEG, sous les pressions actuelles, semble plus incertain que jamais. Une enquête approfondie et une réforme urgente sont cruciales pour espérer redresser cette entreprise vitale pour le Gabon.

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