Seul et unique opérateur dans le secteur de l’eau et de l’énergie, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) dispose de solides assises financières. Comme le révèlent les données officielles du ministère de l’Economie et des Participations, la Société dirigée depuis quelques semaines par Joël Lehmann Sandoungout a réalisé un chiffre d’affaires de 227,3 milliards de fcfa en 2022. Un chiffre qui ne traduit cependant aucunement, la qualité des services proposés.
L’arbre qui cache la forêt. Si les données fournies par le ministère de l’Economie et des Participations à travers sa direction générale de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf) et son tableau de bord de l’économie, peuvent laisser penser à une bonne tenue de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) qui a réalisé pas moins de 227,3 milliards de fcfa, les faits démontrent une gestion et une gouvernance calamiteuse.
En effet, bien que jouissant d’un monopole lui assurant ce type de chiffre d’affaires équivalent à près de la moitié de celui du commerce général structuré (498 milliards de fcfa), la SEEG, qui en moins de cinq ans a connu près d’une dizaine de directeurs généraux différents comme preuve d’une certaine instabilité, peine à fournir un service optimal créant un environnement contraignant pour les usagers. Des compteurs qui se disjonctent tous les deux ou trois jours chez des centaines d’usagers, l’absence de l’eau depuis une dizaine d’années dans plusieurs quartiers de la capitale, des coupures intempestives d’électricité, la liste des problèmes de la SEEG subis par les populations est longue.
Entre hausse des prix et baisse de la qualité des services, investissements en baisse constante passé de 23 à 17 milliards de fcfa malgré la faiblesse et la vétusté des infrastructures, masse salariale en hausse passant de 43 à près de 50 milliards de fcfa, l’entreprise nationale dont le chiffre d’affaires a augmenté de plus de 60 milliards de fcfa depuis 2013, peine à satisfaire sa clientèle. Une situation qui devrait interpeller les nouvelles autorités puisque de colossales subventions y sont injectées chaque année sur le budget de l’Etat.