Comptant parmi les pays les plus influents de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cémac), le Gabon traverse une période trouble depuis un peu plus de deux mois et le coup d’Etat qui a suivi les élections générales d’août 2023. Suspendu de nombreuses institutions internationales, le pays tente peu à peu de se refaire une santé. Néanmoins, certaines institutions sous-régionales à l’image de la Commission CEMAC, n’hésitent pas à remettre en cause l’intégrité et l’honnêteté des autorités concernant notamment la taxe communautaire d’intégration (TCI).
Voilà qui devrait jeter un peu plus d’huile sur le feu et rendre les relations actuelles entre le Gabon et la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cémac) plus tendues. Dirigée jusqu’à l’an dernier par le Pr Daniel Ona Ondo, cette instance dirigeante de la Communauté est désormais tenue par Baltasar Engonga Edjo’o. Ce dernier, dans une interview accordée à nos confrères du magazine Intégration reprise par nos confrères de Direct Infos, n’a pas manqué de tancer les autorités gabonaises.
En effet, dans des propos qui pourraient susciter l’ire des nouvelles autorités gabonaises, l’Équato-Guinéen a indiqué « qu’en dehors des comptes officiels, il y a d’autres structures secondaires qui facilitent la déviation des fonds collectés de la TCI au niveau du Gabon ». Des accusations très graves de la part du diplomate et ancien ministre équatoguinéen de l’Intégration, qui entend par ailleurs « avec les services compétents, planifier la situation du Gabon sur les parallélismes signalés par les cabinets d’audits ».
Remettant en cause la gestion gabonaise de cette instance censée développer un espace intégré et d’y promouvoir un développement harmonieux, le nouvel homme fort de la Commission en a remis une couche sur l’audit réalisé par le cabinet Performances Group, bien connu dans le milieu au Gabon, et qui aurait coûté pas moins de 9 milliards de fcfa à la Commission qui dispose pourtant d’une Cour des comptes communautaire. Autant d’éléments justifiant selon lui « un parallélisme des comptes de la TCI au niveau du Gabon ».