Dans un scandale révélateur des lacunes de l’administration judiciaire et pénitentiaire du Gabon, Mboudi D.O., un détenu de la Prison centrale de Libreville, a finalement retrouvé sa liberté, mais seulement un mois après avoir été déclaré non coupable.
Le paradoxe de cette affaire commence dès l’arrestation de Mboudi, le 28 février 2024, quand il est accusé à tort de complicité de vol. Jugé rapidement lors d’une audience de flagrant délit le 6 mars, il est déclaré non coupable déjà le 20 mars suivant. Cependant, un détail administratif aussi minime que l’absence du résultat d’audience dans son dossier au greffe de la prison a suffi à prolonger sa détention injustement.
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Ce cas illustre une négligence administrative alarmante au sein des institutions pénitentiaires et judiciaires, puisque même une décision du tribunal pour libérer un individu se perd dans les méandres bureaucratiques. C’est uniquement grâce à l’intervention de l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG) de Lionnel Ella Engonga, saisie par la famille de Mboudi le 14 avril dernier, que les rouages de la justice se sont remis en mouvement. Après plusieurs démarches persévérantes de SPG auprès du parquet et du greffe correctionnel, Mboudi a été enfin libéré le 24 avril.
Eviter de telles erreurs à l’avenir
Cette affaire met en lumière un système judiciaire défaillant, où la légèreté avec laquelle les dossiers des justiciables sont traités peut briser des vies. La sécurité pénitentiaire et le tribunal doivent être revus pour garantir que de telles erreurs administratives ne condamnent pas innocemment d’autres personnes à la détention.
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La mission de SPG et d’autres organisations semblables est cruciale pour pousser vers une réforme nécessaire, non seulement pour humaniser les prisons, mais aussi pour assurer l’indépendance et l’efficacité de la justice au Gabon. Les échos de cette affaire doivent retentir comme un appel urgent à la révision de nos systèmes pénitentiaires et judiciaires pour mettre fin à ces erreurs judiciaires tragiquement fréquentes.