Dans le contexte d’une transition politique majeure, le Gabon se trouve à un carrefour décisif. La mise en place d’un Comité constitutionnel national le mardi 07 mai courant, par le communiqué 058, vient compliquer la compréhension des étapes suivantes pour l’avenir constitutionnel du pays. Alors que la population gabonaise est en droit d’attendre une feuille de route claire concernant la révision de la Constitution, des questions pertinentes émergent sur les rôles respectifs des différentes entités mises en place pour piloter cette transition.
Le Comité constitutionnel national, coordonné par Murielle Minkoue-Mintsa, entourée de Zacharie Myboto et le révérend Béni Ngoua Mbina, désignés en tant que coordonnateurs adjoints, et constitué de 23 membres provenant de divers horizons, serait apparemment chargé de forger le nouveau texte fondamental gabonais. Sinon, pourquoi a-t-il été affublé de l’adjectif “constitutionnel” ?
Redondances et chevauchements
En dehors de la coordination, le Comité constitutionnel national compte également trois rapporteurs, notamment Dr Alexis Nang Ondo, Abdu Razzaq Guy Kambogo et Gira Ondzangal, qui viennent enrichir le collège de leurs expertises. La présence de membres éminents du gouvernement de Transition, tels que la générale de division Brigitte Onkanowa et le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul Marie Gondjout, ajoute à cet organe une diversité de compétences.
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Cette situation s’embrouille davantage avec l’anticipation de la mise en place d’une Assemblée constituante, traditionnellement responsable de l’élaboration et de la ratification de la nouvelle constitution. L’agenda et la redéfinition des attributions entre le Comité constitutionnel national, le comité de suivi, et l’Assemblée constituante nécessitent une clarification urgente pour assurer que tous les acteurs travaillent vers un objectif commun sans empiètement ni duplication des efforts.
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La création de multiples structures peut aussi être vue comme une tentative de balancer les pouvoirs et d’assurer une couverture exhaustive du processus de transition. Cependant, sans une définition claire des responsabilités, ce paysage institutionnel complexifié risque de diluer les efforts et de retarder les progrès vers une démocratie renouvelée.
Exigence démocratique
Pour les citoyens gabonais, l’élucidation de ces questions n’est pas seulement une affaire de curiosité intellectuelle mais une exigence démocratique. La clarté dans la gouvernance de la transition est essentielle pour maintenir la confiance du public dans le processus. L’engagement envers la transparence et la communication effective sera crucial alors que le Gabon navigue dans cette période de changement historique, avec l’espoir de bâtir une fondation constitutionnelle solide et représentative.