Au Gabon, le récent concours de l’École de préparation aux carrières administratives (EPCA) a mis en lumière un contraste frappant entre les espoirs professionnels des jeunes Gabonais et les réalités pragmatiques d’un système d’éducation compétitif et coûteux. L’événement, qui s’est conclu ce week-end, a attiré près de 15 000 candidats, chacun espérant décrocher l’une des quelques places disponibles, révélant ainsi un fossé considérable entre la demande et l’offre dans l’éducation administrative au Gabon.
Le concours de l’EPCA a vu des flux massifs de candidats, précisément 14 974, chacun ayant payé environ 20 000 francs fcfa de frais de dossier, totalisant ainsi une somme énorme de près de 300 millions de francs fcfa. Ce montant, collecté en toute discrétion, soulève des questions importantes sur la transparence financière et l’utilisation des fonds dans les institutions éducatives gabonaises. Bien que la manne financière attire peu l’attention, elle révèle un système où les enjeux financiers et les espoirs des candidats sont disproportionnés par rapport aux opportunités réelles.
14 974 candidats pour à peine 800 places
Au départ, seulement 470 places étaient annoncées, un chiffre qui, selon certaines sources, pourrait s’élever à un peu plus de 800. Ce nombre reste cependant dérisoire au regard du nombre de candidats, exposant une problématique récurrente dans les admissions aux écoles administratives du Gabon. Cette situation n’est pas unique à l’EPCA ; des écoles telles que l’École nationale d’administration (ENA), l’École nationale d’art et manufacture (ENAM) et l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) manifestent également des disparités similaires entre les candidats et les places disponibles.
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Le concours de l’ENAM et l’INJS, en particulier, sont encore entourés de mystère, les résultats restant attendus par des milliers de postulants anxieux qui se sentent laissés dans l’incertitude. Cette absence d’information alimente une frustration croissante et soulève des interrogations sur l’équité et l’efficacité du système éducatif gabonais en ce qui concerne l’administration publique.
Une majorité de candidats en proie à l’incertitude
La situation à l’EPCA est un microcosme des défis plus larges auxquels sont confrontés de nombreux jeunes Gabonais qui aspirent à des carrières gouvernementales ou publiques. Les frais élevés, le petit nombre de places disponibles et le manque de transparence concernant les admissions et les résultats des concours créent un environnement où seule une minorité peut espérer atteindre ses objectifs professionnels, tandis que la majorité reste en proie à l’incertitude et au désespoir.
Cet événement nécessite une réflexion profonde sur les politiques d’admission et la gestion financière au sein des institutions éducatives gabonaises, afin de garantir équité, transparence et efficacité dans l’accès à l’éducation et aux opportunités professionnelles pour tous les Gabonais.