Plusieurs semaines se sont écoulées depuis que des milliers de jeunes gabonais ont investi espoir et argent dans les concours d’entrée à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) et de l’École nationale d’art et manufacture (ENAM), dans l’attente de résultats qui ne viennent pas. Cette situation soulève non seulement des interrogations sur l’efficacité des processus de sélection mais aussi des doutes sur la gestion des fonds engagés par les candidats.
L’attente prolongée des résultats, malgré l’importance cruciale de ces concours pour l’avenir professionnel de nombreux jeunes, alimente un climat de mécontentement et de suspicion au sein de l’opinion nationale.
L’organisation des concours en février dernier avait suscité un immense espoir parmi 5 650 candidats pour l’INJS et 2 796 pour l’ENAM, visant à occuper l’une des 510 places disponibles. Toutefois, la transparence et l’équité du processus sont aujourd’hui remises en question.
Retards inhabituels
Des voix s’élèvent pour pointer du doigt des retards inhabituels et des supposées manœuvres internes favorisant certains candidats au détriment de la majorité, suscitant une onde de choc parmi les participants et observateurs attentifs de la vie publique.
L’accusation portée par Christian Mermance N’Nang Nsome, président de l’intersyndicale des secteurs jeunesse, culture, sports et arts, lors de sa conférence de presse, met en lumière un problème systémique de gestion et d’allocation des fonds perçus. La critique va au-delà de la simple dénonciation des retards, elle soulève des questions profondes sur l’intégrité des responsables face à des sommes considérables collectées auprès des aspirants écoliers et leurs familles.
Le CTRI à la rescousse
Le processus de gestion des frais de concours, selon N’Nang Nsome, semble déroger aux procédures établies qui exigent un dépôt direct des fonds à l’agence comptable du Trésor public. Cet écart par rapport à la norme suggère non seulement une possible malversation mais aussi une rupture de confiance qui pourrait avoir des répercussions durables sur la perception publique des institutions éducatives concernées et de leur gestion administrative.
Face à ce tableau peu reluisant, la communauté attend avec impatience l’action du CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions), implorant une enquête qui apportera des réponses et, espère-t-on, rétablira la confiance dans les mécanismes d’accès à l’éducation et à la formation professionnelle au Gabon. En attendant, le sort de milliers de jeunes gabonais reste en suspens, leurs rêves et aspirations accrochés à la promesse d’une équité et transparence qui tardent à se manifester.