dimanche, octobre 6, 2024
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    Liberté de la presse au Gabon : vers un avenir médiatique plus libre et sécurisé ?

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    Ferdinand DEMBA
    Ferdinand DEMBAhttp://www.insidenews241.com
    Passionné de lettres et désormais de chiffres, FD est le directeur de publication d’Inside News241. Journaliste de métier et de convictions, lui et son équipe sont au service d’une information objective, d’utilité publique et au service de la vérité.

    À l’aube de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui se tient ce vendredi 3 mai 2024, il est crucial de se pencher sur la situation actuelle et les perspectives futures de la liberté des médias au Gabon. En dépit des menaces persistantes, notamment les procès abusifs, intimidations, arrestations arbitraires, lois restrictives et contrôle des médias par des hauts fonctionnaires… l’espoir est permis.

    Le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, a fait de la liberté du journaliste une priorité affichée dès son investiture. Dans son discours de fin d’année en décembre 2023, il a promis de transformer le Gabon en une “référence de droits humains et de prospérité partagée”. Avant d’ajouter : “la protection des biens et des personnes restera une des préoccupations majeures« . Ces engagements, s’ils sont intégrés dans des actions concrètes du gouvernement, pourraient marquer un tournant majeur pour le pays.

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    Faut-il rappeler que sans médias et journalistes libres, indépendants et pluralistes, une vraie démocratie se dégrade et risque de disparaître ? 

    Assurer la protection des médias

    Pourtant, la liberté des médias continue de faire l’objet d’attaques constantes au Gabon. Citons parmi ces menaces les procès abusifs contre des journalistes mués en procès civils, les manœuvres d’intimidation au B2, l’appropriation des médias par des membres de la haute administration (présidence et gouvernement) et la concurrence déloyale et les pressions financières, pour ne citer que celles-ci.

    Pour assurer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes et autres acteurs des médias, nos dirigeants doivent songer à développer des plans d’action nationaux, parce que les journalistes aussi comptent dans cette société où ils sont traités comme la dernière roue du carosse lorsqu’il s’agit de repenser le Gabon. 

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    Cependant, pour les acteurs des médias que nous sommes, il est important de rappeler à nos gouvernants l’impact d’une libéralisation de la presse pour notre démocratie. Car malgré un score de 65,83, une 56e place sur 180 pays sur l’indice de la liberté de la presse de Reporter sans frontières (RSF) en 2024, beaucoup reste à faire, estime a juste titre RSF.

    Des pistes de solutions au Dialogue national inclusif

    Les propositions issues du Dialogue national inclusif, telles que l’élaboration d’une loi relative à l’accès à l’information d’intérêt public, la modification de  la loi organique 14/91 du 26 mars 1991 portant création, attributions et organisation du CNC devenu Haute autorité de la Communication, la révision du code de la communication pour l’adapter au contexte actuel, l’application du principe d’indépendance dans l’exercice de la profession de « communicateur », et l’adoption d’une loi relative à l’accès à l’information d’intérêt public, montrent une volonté de reformer en profondeur le secteur de la presse. Cependant, il reste à ce que ces initiatives passent du stade de recommandations à celui de réalité tangible.

    Le contexte actuel exige de passer des paroles aux actes. Cela implique une réelle autonomie de la Haute autorité de la Communication (Hac) et sa réorganisation, ainsi qu’une application stricte des principes d’indépendance pour les professionnels des médias. Alors que le Gabon se dirige vers un nouvel horizon démocratique, la liberté de la presse demeure un baromètre de son progrès. Reste à savoir si les promesses du général Brice Clotaire Oligui Nguema se concrétiseront en actions fermes et durables pendant la période de transition. La future Journée mondiale de la liberté de la presse en 2025 pourrait alors célébrer non seulement la liberté de parole mais aussi un nouvel élan démocratique au Gabon. Wait and see.

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