samedi, avril 27, 2024
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    Gabon : la presse libre, un chantier encore plus «inachevé»

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    Ferdinand DEMBA
    Ferdinand DEMBAhttp://www.insidenews241.com
    Passionné de lettres et désormais de chiffres, FD est le directeur de publication d’Inside News241. Journaliste de métier et de convictions, lui et son équipe sont au service d’une information objective, d’utilité publique et au service de la vérité.

    Classé 94ème sur 180 pays dans le monde, le Gabon est encore loin des attentes en matière de liberté de la presse. En dépit d’un code de la communication adopté en 2016 et qui devait consacrer certaines avancées majeures mettant notamment fin aux peines privatives de liberté, d’énormes progrès restent à faire comme en témoigne les récents événements qui ont amené à une quasi mise en garde à vue du responsable de Gabon Média Time et quelques uns de ses collaborateurs. Une situation qui remet en cause « l’avènement d’une presse libre et indépendante » pour reprendre les mots de Reporters Sans Frontières (RSF) dans son dernier rapport. 

    La presse est-elle libre au Gabon? C’est la principale question que se pose l’opinion ce vendredi 06 octobre, au regard des récents événements qui ont conduit le directeur de publication de Gabon Média Time (GMT), Harold Leckat Igassela, et trois (3) de ses collaborateurs dans les bureaux de la Direction Générale de Recherches (DGR). Victime de l’excès de zèle du procureur de la République, André Patrick Roponat, ces derniers qui n’ont eu pour seul crime, que de se questionner sur la destination de fonds saisis lors de l’arrestation de Ian Ghislain Ngoulou, ex faiseur de rois et directeur de cabinet de Noureddine Bongo Valentin. 

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    En effet, alors que la République gabonaise dispose d’un organe censé réguler le secteur, en l’occurrence la Haute Autorité de la Communication (HAC), André Patrick Roponat a outrepassé cette institution saisissant directement la DGR (direction générale des recherches), au mépris flagrant de la Loi 019/2016 du 09 août 2016 portant code la Communication, qui en son article article 12, dispose que « tout professionnel de la communication est tenu de diffuser gratuitement dans un délai de 48 heures, un droit de réponse ou de rectification (…) ». Il aurait donc fallu au procureur, s’il s’estimait lésé, de recourir à cet article de loi. 

    LIRE AUSSI : Affaire Roponat : les journalistes de GMT libres grâce à Oligui et Laurence Ndong 

    Or, vraisemblablement, c’est à des méthodes d’un autre temps que s’est appuyé celui qui a malencontreusement, une fois encore, mis à mal la liberté de la presse au Gabon. Confirmant que celle-ci « reste un chantier inachevé au Gabon, notamment en raison de sanctions zélées », cette situation déplorable a remis une couche d’insécurité dans un secteur volontairement précarisé, car il faut le dire, « même si depuis 2020, l’aide à la presse écrite est répartie de manière plus équitable, les journalistes restent confrontés à de lourdes difficultés financières ». 

    En transition, le Gabon devra donc au même titre que l’ensemble des institutions, restaurer ce 4ème pouvoir qui est loin d’être anodin. Reste donc désormais aux nouvelles autorités, de se saisir de cette question qui concourt au bon fonctionnement et à l’équilibre du pouvoir. Bonne nouvelle néanmoins, le président de la Transition a instruit les médias à dire la vérité et « écrire sans crainte ». Des mots forts de la part d’un homme déterminé à réhabiliter le pays en profondeur. 

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