Intouchable sous le régime Ali Bongo malgré certaines dérives qui y persistaient, la zone économique spéciale de Nkok (Gsez) semble aujourd’hui à la merci de ses employés. Longtemps muselés, ces derniers multiplient désormais les mouvements d’humeur visant entre autres à faire valoir leurs droits. Ainsi après les employés d’usine qui avaient déjà manifesté leur mécontement, c’est cette fois au tour des employés de la filiale d’ARISE IIP, développeur d’infrastructures panafricain opérant dans 11 pays et qui en détient 61,5% des parts, de se lever pour à leur tour, réclamer un meilleur traitement.
Si elle se targue d’avoir notamment permis en 2022 la transformation de 1,15 million de m3 de bois et l’exportation de 622026 m3 de bois transformé, en plus d’avoir payé entre 2017 et 2023 des taxes employés/employeur de l’ordre de 70 milliards de fcfa, Gsez (Gabon Special Economic Zone) semble pourtant loin d’être irréprochable notamment en matière de respect des conditions de travail de ses employés. Et pour cause, la filiale de la nébuleuse Arise IIP, est actuellement confrontée à une vague de manifestations aboutissant à des mouvements d’humeur répétés.
En effet, après les employés des usines installées en son sein qui ont plusieurs jours durant manifesté, paralysant une partie de l’activité de la zone, il semblerait que les employés même de Gsez se soient levés à leur tour. Après quelques jours de service minimum, ces derniers ont cessé totalement leurs activités réclamant entre autres le respect de la convention portuaire, la nationalisation de certains postes clés, ou encore le respect pure et simple du code du travail en République gabonaise.
Entraînant de facto une paralysie et des pertes colossales pour cette zone franche puisque perturbant fortement l’exportation de bois ou d’huile de palme dont la production se chiffre à 32 500 tonnes par an, cette situation devrait une fois de plus interpeller les autorités étant donné que l’Etat à travers la CDC, est actionnaire minoritaire de Gsez. Le gouvernement qui doit faire face à une multitude de mouvements socio-économiques depuis sa mise en place devrait donc très rapidement se saisir de cette question.