mercredi, mai 1, 2024
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    Liberté de la presse : quand Roponat abuse de son pouvoir et envoie des journalistes à la DGR 

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    Voilà qui devrait écorner un peu plus l’image du Gabon à l’international, dans ce contexte de transition. A l’heure où le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, président de la Transition, entend redonner ses lettres de noblesse à la presse nationale, certains hauts magistrats ont des ambitions inverses. C’est le cas du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Libreville, André Patrick Roponat, qui, suite à un reportage de Gabon Média Time au contenu évocateur de pratiques douteuses, a fait convoquer dans les locaux de la Direction Générale des Recherches (DGR), le Directeur de publication dudit média ainsi que deux de ses journalistes et un monteur. Une pratique d’un autre temps. 

    « Mets ça là dans l’enveloppe, tu vas aller compter ça au bureau ». Ces quelques mots du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Libreville, André Patrick Roponat, dans une vidéo tournée au domicile de Ian Ghislain Ngoulou il y a un peu plus d’un mois, auront suffit à semer le doute. Dans un contexte de lutte intensive contre la corruption de laquelle il est lui-même partie prenante et qui a déjà abouti à l’inculpation de nombreux dignitaires de l’ancien régime, le procureur suscitait ainsi l’indignation de l’opinion, puisqu’il semble évident que seul le procureur avait pouvoir d’instruire les OPJ présents dans cette pièce à agir d’une manière ou d’une autre. 

    Conscient de son rôle dans le paysage et de la mission de vérité qui est celle des médias, Gabon Média Time s’est donc attaché à se poser la question, dans un article intitulé « Irrégularités dans les saisies effectuées chez Ian Ghislain Ngoulou ». Hélas, cet article n’a pas été du goût d’André Patrick Roponat, qui a fait convoquer le directeur de publication dudit média, Harold Igassela Leckat, et trois (3) de ses collaborateurs dans les bureaux de la Direction Générale des Recherches (DGR). Une convocation inexplicable, qui remet en cause la liberté de la presse. 

    Soulignant une certaine forme d’abus d’autorité alors même que la Charte élaborée par les autorités du CTRI consacre dans son article 2 « la promotion et la protection des Droits de l’Homme et des libertés publiques » comme n’a d’ailleurs pas manqué de le rappeler l’Union internationale de la presse francophone, en soutien au média, cette situation devrait sans aucun doute interpeller le président de la transition qui, voulant une presse libre, invitait les médias à « écrire sans crainte ». Nous y retiendrons. 

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