Après convocation le mercredi 4 octobre 2023 par les services de la Direction générale des recherches (DGR) sur saisine du procureur de la République, André Patrick Roponat, Harold Leckat, Leonel Mbeng Essone, Esther Kengue et Karl Maure ont nuitamment (vers 1h30) été libéré après avoir subi toute la journée les interrogatoires des enquêteurs.
Selon des sources concordantes, les journalistes ont recouvré la liberté grâce à l’intervention du président de la transition en personne, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma et à celle du ministre de la Communication Laurence Ndong. Rappelons qu’ils ont été interpellés à la suite d’une publication dans laquelle ils s’interrogeaient sur la régularité de la perquisition faite récemment par le procureur chez Ian Ghislain Ngoulou, ancien directeur de cabinet de Noureddin Bongo.
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Dans sa production, le média a rappelé la procédure à suivre en cas de saisie et mis en lumière les irrégularités observées dans le cas Ian Ghislain Ngoulou. « Après saisie d’espèces, le total est censé être mentionné dans un procès-verbal contresigné. La compilation doit être faite sur le lieu de la saisie en présence des forces de l’ordre », précisait Gabon Media Time. Ceci n’a pas été le cas, a conclu le journal. Une démarche qui n’a visiblement pas été du goût du procureur.
Cette action cavalière de faire du procureur a fortement été décriée par les médias nationaux, car elle est en violation du Code gabonais de la Communication. Ils y trouvent une une manière d’intimider les journalistes. L’ensemble de la corporation a par ailleurs dénoncé cette attitude qui ne favorise pas le rayonnement démocratique du pays, en l’occurrence la liberté de la presse.