Dans le cadre de son ambition de diversifier son économie et de se distancer de la dépendance aux hydrocarbures, le Gabon prend des mesures audacieuses pour réinventer son secteur touristique. Via son Plan national pour le développement de la Transition (PNDT), le pays se lance dans la valorisation de certains de ses trésors peu connus, avec pour figure de proue l’île Almamy Samory Touré.
Située dans la pittoresque province du Moyen-Ogooué, Ndjolé abrite l’île Almamy Samory Touré, un site d’une richesse historique et écologique exceptionnelle. Connue autrefois sous le nom de l’île Missanga, cette étroite bande de terre de 500 mètres, couverte de forêts denses et bordée par les eaux du fleuve Ogooué, s’apprête à devenir une destination majeure pour les amateurs d’écotourisme.
Un investissement pour l’avenir
Avec un financement substantiel de 1,8 milliard de francs fcfa, le projet piloté par le ministère du Tourisme vise à transformer cet endroit en un pôle d’attraction touristique, tout en préservant son intégrité écologique. Ce projet a le double objectif de stimuler l’économie locale en générant des retombées économiques pour les communautés avoisinantes et de contribuer à la protection de cette richesse naturelle.
Entre histoire et culture
L’île tire son nom de Samory Touré, empereur du Wassoulou, qui est non seulement une figure historique marquante de la résistance africaine contre la colonisation européenne mais aussi une part importante de l’histoire gabonaise, puisqu’il y mourut en exil en 1900. Cette dimension historique enrichit le potentiel touristique de l’île, la rendant un lieu idéal pour ceux qui cherchent à comprendre les dynamiques coloniales et post-coloniales en Afrique.
Défis et opportunités
Malgré les promesses, le développement touristique de l’île Samory Touré doit surmonter certains défis, notamment en termes d’infrastructures et de services adaptés aux besoins des visiteurs internationaux et locaux. L’engagement envers un tourisme durable sera également crucial pour assurer que l’exploitation économique ne se fasse pas au détriment de l’environnement ou du patrimoine culturel.
En définitive, l’initiative de revitaliser l’île Almamy Samory Touré est un exemple éloquent de la manière dont le Gabon peut marier développement économique et conservation. En focalisant sur des sites historiques et naturels moins connus, le Gabon ne se contente pas de diversifier son économie ; il enrichit également le tissu culturel et historique accessible aux Gabonais et aux visiteurs du monde entier. Encore faut-il qu’une véritable volonté politique accompagne cette initiative qui pourra également développer la ville de Ndjolé.