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    Jeunesse gabonaise : une génération à la croisée des chemins, non coupable mais porteuse d’avenir

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    Ferdinand DEMBA
    Ferdinand DEMBAhttp://www.insidenews241.com
    Passionné de lettres et désormais de chiffres, FD est le directeur de publication d’Inside News241. Journaliste de métier et de convictions, lui et son équipe sont au service d’une information objective, d’utilité publique et au service de la vérité.

    La jeunesse gabonaise se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, confrontée à des défis monumentaux qui forgent non seulement son quotidien mais aussi l’avenir incertain de tout un pays. En dépit des accusations ou des préjugés qu’on pourrait lui attribuer, il est crucial de rappeler que les maux qui minent le Gabon ne sont pas le fait de sa jeunesse, mais plutôt d’un système Bongo-PDG bien ancré dans notre pays. Sans les exactions de ce système, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) n’aurait jamais fait de coup d’État le 30 août 2023.

    Premièrement, abordons un problème criant : le chômage des jeunes. Selon les dernières statistiques, le taux de chômage chez les jeunes au Gabon dépasse largement la moyenne nationale, frôlant les 35%. Ce taux alarmant n’est pas uniquement un chiffre, mais un indicateur de l’échec d’un système à intégrer sa jeunesse dans le tissu économique du pays.

    La jeunesse est la victime

    Il ne s’agit pas seulement des recrutements à la Fonction publique comme on veut nous le faire croire dans les débats à la télévision. D’ailleurs au Dialogue national inclusif, les débats ont beaucoup plus tourné autour des 180 000 demandeurs d’emploi de la Transition que sur les mécanismes indispensables pour l’insertion de ces jeunes par l’entrepreneuriat par exemple. Quel climat des affaires ? Quelles mesures d’accompagnement ? Etc.

    Deuxièmement, le système éducatif, souvent pointé du doigt, n’est pas non plus une construction défaillante de cette jeunesse. En réalité, elle en est la victime, subissant des politiques et des réformes inadéquates qui ne la préparent pas à répondre aux exigences du marché du travail globalisé. Aussi, l’entrepreneuriat n’est pas une lubie que l’on doit brandir à tout va pour répondre à la question très sérieuse de l’échec de l’Etat gabonais concernant sa jeunesse. Il doit être encadré pour créer les conditions d’un épanouissement certain des entrepreneurs. 

    L’État, bourreau de la jeunesse ?

    Quant aux scandales financiers, à la corruption endémique, au népotisme et aux détournements de fonds massifs dans les hautes sphères de l’État, il est clair que ces pratiques ne sont pas l’œuvre des jeunes gens désireux de s’intégrer honnêtement dans la société. Ce sont des problèmes qui se sont enracinés profondément dans un système politique et économique qui préexiste à leur génération.

    Faire porter le poids de l’échec du système Bongo-PDG sur les épaules de la jeunesse serait non seulement de la « sorcellerie » mais aussi erroné. En effet, la dette, résultat de décennies de gestion hasardeuse et de décisions politiques aventuristes, ne peut être justement imputée à ceux qui en subissent aujourd’hui les conséquences.

    Il est impératif de repenser notre approche. La solution ne réside pas dans la perpétuation d’un cycle vicieux de nominations partisanes et incompétentes. Il est temps de valoriser le mérite, l’innovation et l’intégrité, des qualités que possède notre jeunesse, qui devrait être vue non comme un fardeau, mais comme une opportunité pour réformer et revitaliser notre société.

    Jeunesse : protagoniste principal du développement

    Le renouveau doit commencer par une évaluation honnête et une réforme radicale des structures qui ont historiquement échoué. Rendre à la jeunesse gabonaise sa dignité, c’est cesser de la blâmer pour des fautes qu’elle n’a pas commises, et lui donner les outils pour construire le Gabon de demain.

    En somme, plutôt que d’isoler ou d’accuser la jeunesse de notre nation, il faut lui rendre la place qui lui revient de droit : celle de protagoniste principal dans la rédaction d’un nouveau chapitre de notre histoire nationale. Un chapitre où, espérons-le, elle pourra pleinement s’épanouir et contribuer efficacement à la prospérité collective.

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