Dans le sillage du Dialogue national inclusif (DNI), tenu durant un mois au Gabon du 2 au 30 avril dernier, le processus a abouti à des décisions majeures, censées tracer la nouvelle feuille de route du pays. Mais la rumeur de la formation d’un nouveau gouvernement a provoqué des réactions mitigées parmi la population, exacerbant les tensions entre espoirs de renouveau et crainte du retour aux vieilles pratiques.
Durant les assises, l’accent a été mis sur l’importance de l’inclusion des différents acteurs politiques et sociaux dans les mécanismes de prise de décision, une démarche promue comme un vecteur d’unité et de réponse aux préoccupations citoyennes. Cependant, ce cadre idéaliste se voit éclipsé par les inquiétudes quant à sa sincérité et son efficacité. Les critiques pointent du doigt les lacunes dans les processus de consultation et une représentativité insuffisante, alimentant des doutes sur la capacité du dialogue à refléter fidèlement les aspirations du peuple gabonais.
Désir de changement
L’aspect le plus controversé réside dans l’implication des figures de l’ancien régime qui ont contribué au déclin du pays dans le gouvernement de transition, perçu par certains comme un recul plutôt qu’un progrès. Les citoyens expriment leur désir de changement radical et non d’une simple redistribution des cartes entre les mains des habitués du pouvoir. « Il se dit ça et là qu’il sera fait un nouveau gouvernement dans les prochaines semaines dans notre pays mais, mon souhait n’est tout autre que celui de demander au Chef de l’Etat de se débarrasser des anciens qui ont été, de près ou de loin, acteurs de la chute du pays. Aussi, qu’il mette fin au fiasco de ses ministres qui passent le temps à créer un empire administratif pour se faire de l’argent », s’est outré un participant du récent dialogue national inclusif.
Dans un contexte de défis socio-économiques et de tensions politiques, la formation du nouveau gouvernement gabonais est donc scrutée avec une méfiance palpable. Reste à espérer que cette équipe saura s’élever au-delà des vieilles méthodes et instaurer un climat de confiance et de stabilité nécessaire à la prospérité du Gabon. Nous observerons attentivement l’évolution de la situation.