Dans un climat de tension persistante entre les forces de l’ordre et les journalistes, un événement récent vient rappeler la fragilité de la liberté de presse au Gabon. Selon les dernières informations recueillies par notre rédaction, un journaliste de Média Afrique News a été violemment agressé par des membres de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la Police nationale ce vendredi 10 mai.
Cet incident, survenu à Angondjé, dans la commune d’Akanda, pourrait sévèrement impacter la réputation du Gabon en matière de respect des droits de l’homme et de la presse. Alors que le journaliste effectuait un reportage, soudainement, des agents de la BRI, en pleine opération d’interpellation de ressortissants étrangers, se sont emportés contre lui. Malgré la demande légitime de l’équipe de reportage de justifier leur qualité de policiers, ces derniers refusent de montrer leurs preuves d’identification et montent en agressivité.
Embarqué de force
La situation a rapidement dégénéré lorsque l’un des journalistes, utilisant son téléphone portable, fut perçu à tort comme tentant de filmer les opérations. Accusé sans preuve, il a été submergé par une pluie de coups avant d’être embarqué de force dans un véhicule de police. “Ils m’ont fait rentrer de force dans le véhicule et j’en suis sorti. Ils m’ont brutalisé, roué de coups. Je suis blessé à la lèvre, ils m’ont étranglé et j’ai très mal à la gorge”, témoigne notre confrère de Média Afrique News.
Conduit au poste de police de Cap Esterias, il est contraint de montrer le contenu de son téléphone, confirmant qu’aucune image des forces de l’ordre n’avait été capturée. Toutefois, cela n’a pas empêché les abus de continuer, aboutissant à une confiscation de son téléphone et à des violences supplémentaires. “Même si tu dis que tu es journaliste, tu vas montrer que tu es journaliste parce que vous les journalistes on vous connaît“, aurait tancé le policier, selon les dires de notre confrère.
Énième violation de la liberté de la presse
Ces actions posent des questions profondes sur la conduite des forces de l’ordre gabonaises et leur perception de la presse. L’absence de transparence et le non-respect des procédures habituelles entachent non seulement l’image du corps de police mais menacent également la sécurité juridique et personnelle des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions.
Cette énième violation met en lumière la nécessité urgente de réformes au sein des forces de police pour assurer le respect des droits fondamentaux et maintenir une presse libre et non intimidée, vital pour une société démocratique. Il est impératif que cet incident ne reste pas sans conséquences pour les auteurs de ces actes brutaux, afin de garantir que la liberté d’expression et la protection des journalistes soient une réalité tangible dans le pays.