La réception ce samedi 31 août du projet de Constitution gabonaise par le Président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, marque une étape cruciale dans le processus de restauration institutionnelle du Gabon. Cette cérémonie solennelle, tenue à l’esplanade du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), souligne l’importance de ce document dans le cadre de la transition politique post-Dialogue national d’Angondjé tenu en avril dernier.
Le projet de Constitution, élaboré par une commission constitutionnelle diversifiée, vise à incarner les aspirations profondes du peuple gabonais. En structurant son contenu en 12 titres, 24 chapitres, 12 sections et 194 articles, le texte ambitionne de refléter les réalités sociopolitiques et culturelles du pays. L’inclusivité de ce projet souligne une volonté de Brice Clotaire Oligui Nguema de s’appuyer sur un consensus national pour bâtir des institutions résilientes.
Des principes fondateurs innovants
Les grands axes de cette Constitution réinventée placent la barre haut. La « restauration des valeurs humaines« , la « protection de l’environnement » et le « renforcement des institutions » sont autant de piliers qui visent à transformer le paysage législatif et institutionnel gabonais. La possibilité pour l’Exécutif de dissoudre l’Assemblée nationale et l’élection du Président de la Cour Constitutionnelle par ses pairs constituent des innovations clés qui pourraient redéfinir les pouvoirs au sein de l’État. Même si les détracteurs de cette nouvelle constitution y voient un pouvoir taillé sur mesure pour le général-Président.
Un pas vers l’avenir ?
Pour le général Oligui Nguema, ce document représente plus qu’un simple cadre légal : c’est une vision pour le futur du Gabon. La mise en œuvre accélérée de cette Constitution d’ici septembre 2024, comme souhaité par le Chef de l’État, témoigne de l’urgence de concrétiser ce projet pour stabiliser le paysage politique du pays. Cependant, ce texte ne deviendra effectif qu’après son approbation par le peuple, via un référendum, un processus démocratique essentiel qui déterminera l’acceptabilité nationale de ce nouveau cadre constitutionnel. Ce sera le vrai premier test de popularité du chef de l’État après le Dialogue national inclusif d’Angondjé.
La nouvelle Constitution du Gabon pourrait bien être le tremplin vers une gouvernance modernisée, alignée sur les réalités et défis actuels du pays. En impliquant la population dans ce processus, le Gabon se donne une chance de renouveler son contrat social et de poser les fondements d’une République renforcée. Alors que le pays se prépare pour le référendum, l’attention sera portée sur l’engagement des citoyens dans cette transition cruciale.