Le 27 juin dernier, le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a donné des directives claires pour soutenir le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, durement affecté par la pandémie de Covid-19 ainsi que par des contraintes administratives et sécuritaires. Conséquence immédiate : des mesures exceptionnelles d’annulation de dette fiscale ont été mises en place pour les entreprises opérant dans le domaine de l’hôtellerie, des restaurants, des boîtes de nuit et des bars-dancing.
Dès le 30 avril 2024, les exploitants dont la dette fiscale est inférieure ou égale à trente millions de francs cfa bénéficieront d’une annulation totale. En revanche, pour ceux dont la dette dépasse ce seuil, l’annulation sera soumise à un examen préalable de leur situation fiscale. Cette initiative répond à une réalité économique alarmante : le secteur, qui contribue à hauteur de 4% au PIB gabonais et générait 230 milliards de francs cfa en 2019, est à genoux. Les restrictions du couvre-feu, mises en place par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) depuis le 30 août 2023, n’ont fait qu’amplifier cette crise.
Un secteur en détresse
Plus de 2000 entreprises et des dizaines de milliers de travailleurs vivent une situation précaire due aux restrictions imposées depuis huit mois. Malgré l’assouplissement du couvre-feu, ramené de 2h00 à 5h00 du matin depuis le 6 juin, la reprise est timide. Le Club de tourisme de Libreville souligne que plus de 40.000 personnes et plus de 120 entreprises sont affectées par cette mesure draconienne.
Mesures complémentaires
En plus de l’annulation de la dette fiscale, le gouvernement a mis en place un crédit d’impôt pour ceux à jour de leurs obligations fiscales. Cette réduction, qui s’applique aux taxes et droits relevant de la Direction générale des impôts (DGI), vise à alléger davantage le fardeau fiscal des entreprises du secteur. Toutefois, elle exclut les prélèvements où l’exploitant agit uniquement en qualité de redevable légal.
Le chemin de la relance
Bien que l’annulation des dettes fiscales offre un répit bienvenue, relancer le secteur du tourisme et de l’hôtellerie dans son intégralité restera un défi. Il faudra des efforts concertés et des mesures additionnelles pour sauvegarder les emplois et stabiliser les entreprises encore en activité. Les autorités devront redoubler d’efforts pour garantir un cadre plus favorable, permettant à ce secteur essentiel de l’économie gabonaise de se relever durablement.
Un avenir incertain mais plein d’espoir
L’initiative d’annulation des dettes fiscales est une lueur d’espoir pour les acteurs du secteur nocturne, mais elle n’est qu’un premier pas. Pour un véritable redémarrage, il faudrait une approche globale incluant des aides financières, des simplifications administratives, et la levée progressive des contraintes sécuritaires. Le chemin sera long et ardu, mais avec de telles mesures, le secteur peut envisager une sortie de crise en misant sur la résilience et la créativité des entrepreneurs locaux.
L’annulation fiscale exceptionnelle est une mesure salutaire offrant une bouffée d’oxygène au secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Cependant, seul l’avenir dira si cet effort sera suffisant pour rétablir un secteur si vital pour l’économie gabonaise. Pour l’heure, les acteurs concernés espèrent que ces initiatives s’inscriront dans une politique plus large de soutien et de relance économique.