Alors que son chiffre d’affaires ne représentait « que » 50 milliards de fcfa en 2012, le commerce des produits pharmaceutiques a connu un véritable bond en avant au cours de la dernière décennie. Porté notamment par l’extension du réseau des pharmacies à travers le pays et la hausse de la consommation en médicaments induite par l’élargissement de la population bénéficiaire de la couverture d’assurance maladie (Cnamgs), ce secteur fortement oligopolistique dominé par Pharma Gabon et Ubipharm Gabon a généré pas moins de 68,7 milliards de fcfa en 2021. Une hausse de près de 40% en à peine 10 ans.
Face à la faiblesse du système de santé, la hausse du principe d’automédication et l’explosion de médicaments génériques sur le marché africain et gabonais, pharmacies et autres distributeurs de produits pharmaceutiques ont vu leur activité exploser au Gabon. Ainsi, au cours de la dernière décennie, ce secteur fortement oligopolistique et dévolu aux deux géants que sont la filiale locale du français Ubipharm et la société cinquantenaire Pharma Gabon, a vu son chiffre d’affaires augmenter de près de 40% en à peine 10 ans.
En effet, alors qu’il ne représentait « que » 50 milliards de fcfa en 2012 et 54 milliard de fcfa en 2013, le chiffre d’affaires de ce secteur qui a largement profité de l’extension du réseau des pharmacies à travers le pays, de la hausse de la consommation en médicaments induite par l’élargissement de la population bénéficiaire de la couverture d’assurance maladie (CNAMGS) mais également de la crise sanitaire liée au covid-19, pour renforcer son empreinte, affiche en 2021 plus de 67,7 milliards de fcfa, selon la Note de Conjoncture. Une facture colossale pour le Gabon.
Freinant dans le même temps l’évolution de l’industrie pharmaceutique locale en dépit d’un énorme potentiel, comme en témoigne d’ailleurs les difficultés rencontrées par la seule usine à fonds privés du pays à savoir : La Santé Pharmaceutique qui a pourtant investi pas moins de 20 milliards de fcfa en équipements dernière génération à Nkok, cette situation d’oligopole met relativement à mal la santé de certaines couches de la population dont les malades du VIH. Ces derniers vivant une situation de stress sanitaire, puisque trop souvent privés d’ARV.
Pris d’assaut par des opérateurs qui s’avèrent également être des partenaires privilégiés de l’Office Pharmaceutique Nationale (OPN) et donc de l’État gabonais, cette industrie à très forte valeure ajoutée qu’est l’industrie pharmaceutique locale, peine donc à atteindre son plein potentiel face à l’invasion de centaines références de médicaments génériques qui entrent sur le marché annuellement. Et ce ne sont pas les 20 millions de fcfa de chiffres d’affaires généré par La Santé Pharmaceutique depuis son installation à Nkok qui prouveront le contraire.