samedi, avril 20, 2024
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    Gabon / recherche de l’autosuffisance alimentaire : comme un serpent de mer

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    Au regard de la hausse toujours plus importante des importations alimentaires, les engagements publics en matière d’autosuffisance alimentaire sonnent de plus en plus comme du bluff politique, tant  les résultats n’ont jamais été aussi peu visibles.

    D’après les dernières statistiques de la Douane gabonaise, le pays a importé 322 milliards de FCFA  de produits alimentaires en 2021. Un chiffre en hausse de 2% par rapport à l’année 2020 (216,5 milliards de FCFA), lui-même…en hausse de 4% par rapport à 2019 ! Une dépendance alimentaire toujours plus accrue, en dépit des initiatives gouvernementales censées freiner cette situation. 

    En tête de ces initiatives, le projet de la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine), lequel apparaît au fil des ans comme un serpent de mer. Une Arlésienne, diront d’autres. Lancé en 2014, et fruit d’un partenariat entre le gouvernement gabonais et Olam international, le projet  Graine bénéficie pourtant d’un budget estimé à plus de 880 milliards de FCFA sur la période 2015-2025. Mais actuellement, ce programme agricole n’a jamais été aussi incompris par les observateurs, en plus d’être attendu sur son objectif ultime :  atteindre l’autosuffisance alimentaire. L’incompréhension est si profonde que même la production locale d’huile de table d’Olam n’empêche pas la flambée de prix de cette denrée.

    Que dire des produits agricoles du Cameroun dont le consommateur gabonais est toujours aussi dépendant ? Ou enfin, du « made in France » qui s’est encore accru dans nos étals, avec l’arrivée ces dernières semaines de deux des plus grandes enseignes de distribution de l’hexagone que sont Intermarché (partenaire du groupe CKDO) et Carrefour (partenaire de Prix import). 

    Notre pays a pourtant les atouts pour produire ses propres vivres. Avec des terres arables d’une superficie d’environ 5 millions d’hectares, une pluviométrie accrue, un vaste réseau hydrographique offrant des opportunités d’irrigation et d’aquaculture,  un domaine maritime qui occupe toute la côte ouest, et une population jeune, il ne manque plus qu’une volonté politique pour faire bouger les lignes. Voilà des décennies qu’elle se fait attendre.  

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