En dépit de chiffres grandiloquents rapportés notamment par la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf) et qui font état d’un chiffre d’affaires établi à près de 450 milliards de fcfa, la Société gabonaise de raffinage (Sogara) semble à la peine en ce qui concerne son activité principale. Et pour cause, malgré sa présence dans l’écosystème, l’entité désormais pilotée par kevin Moungala, semble incapable de fournir en quantité suffisante, du carburant aux automobilistes et autres usagers gabonais. Ce n’est pas la récente pénurie de gasoil qui prouvera le contraire.
956 979 tonnes métriques de brut traité en 2021, en hausse de près de 15%. 31 936 tonnes métriques de butane vendus, en hausse de 115%. 102 087 m3 de Super vendus, en hausse de 30%. 21 919 m3 de pétrole lampant, en hausse de 366%, ou encore 444 945 m3 de Gasoil moteur vendus, en hausse de 46%. Ces chiffres qui donnent le tournis et qui lui ont permis de chiffrer près de 442 milliards de fcfa en 2021, sont ceux de la Société gabonaise de raffinage (Sogara). Seule et unique raffinerie du pays, censée lui assurer un approvisionnement suffisant en carburant.
Fournies par une direction générale de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf) – dont le rôle dans la conception des stratégies économiques et sociales de l’Etat est de moins en moins important-, ces données sont pourtant loin de refléter la réalité. Et pour cause, malgré sa présence dans l’écosystème, l’entité désormais pilotée par kevin Moungala, semble incapable de fournir en quantité suffisante, du carburant aux automobilistes et autres usagers gabonais. Ce n’est pas la récente pénurie de gasoil qui prouvera le contraire. Une pénurie qui intervient dans un contexte d’explosion des cours du brut sur les marchés internationaux. Cherchez l’erreur!
En effet, victime d’une véritable crise de gestion et de gouvernance, l’entité qui en moins de six ans a vu passer pas moins de cinq directeurs généraux avec Pierre Reteno Ndiaye, Noel Mboumba, Patrichi Tanasa, Edson Mvou Tsinga et Kevin Moungala, est resté muette face à cette pénurie, quand sa soeur la Société Gabonaise d’Entreposage de Produits Pétroliers (Sgepp), a tant bien que mal, tenu à rassurer l’opinion. Un mutisme en symbole d’une mort lente et certaine, pour l’une des dernières entreprises nationales que compte le pays.
Visiblement incapable de raffiner et de traiter le brut, la faute à un outil productif vétuste et défaillant comme n’ont cessé de le rappeler les différents responsables, la Société cinquantenaire qui n’a cessé d’être épinglé par les partenaires techniques et financiers ces dernières années, étale donc au grand jour ces nombreuses difficultés. Elle qui continue de bénéficier des largesses de l’exécutif -qui n’hésite pas à y engager des fonds importants et surtout qui peine à trouver un repreneur pour son outil productif-, devra donc, à un moment ou un autre, rendre des comptes ou du moins faire le bilan de son activité.