Depuis le début du Dialogue national inclusif (DNI) le 2 avril dernier au Gabon, la question sensible de l’octroi de la nationalité gabonaise est devenue un enjeu central des discussions. L’émergence de la « Légion étrangère » occupant des postes influents au sein de l’appareil étatique, sous l’ère Ali Bongo Ondimba, a renforcé les inquiétudes au sein de la population gabonaise quant à la nécessité d’une révision rigoureuse des conditions d’obtention de la nationalité.
Lors des délibérations de la sous-commission « souveraineté nationale » du DNI, les participants ont souligné la facilité avec laquelle certains étrangers accèdent à la nationalité gabonaise, parfois pour occuper des postes de haut niveau, au détriment des citoyens gabonais dits “de souches”. Les recommandations émanant des contributions citoyennes mettent ainsi en avant la nécessité d’un renforcement des critères d’octroi de la nationalité.
Des mesures restrictives sont proposées, telles que des évaluations obligatoires des connaissances en histoire et en civilisation gabonaise pour les postulants, un audit approfondi du fichier national de nationalité, la proposition d’adopter des noms gabonais pour la communauté Haoussa, ainsi que la suppression de la double nationalité et la révision des certificats de nationalité délivrés ces dernières années.
En ce qui concerne l’immigration, les intervenants du DNI mettent en lumière la préoccupation croissante liée à l’immigration clandestine et à l’occupation de quartiers entiers par des étrangers, sous un contrôle relâché des autorités. Cette constatation soulève la nécessité d’une gestion renforcée des flux migratoires et d’une surveillance accrue des frontières pour prévenir l’installation irrégulière de populations étrangères.
Le débat actuel au sein du Dialogue national inclusif reflète les préoccupations profondes de la population gabonaise quant à sa souveraineté nationale et à la protection de ses intérêts face à l’influence grandissante d’étrangers dans les affaires internes du pays. Une réforme substantielle des politiques de nationalité et d’immigration pourrait ainsi être l’une des recommandations clés de cet exercice démocratique visant à renforcer l’identité nationale et la cohésion sociale au Gabon.