dimanche, mai 5, 2024
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    Dette colossale et paralysie industrielle : la Sucaf étranglée par l’État gabonais ?

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    La Sucrerie africaine du Gabon (Sucaf), une filiale de l’entreprise française SOMDIAA, traverse une période exceptionnellement difficile, aggravée par une lourde dette de 8,5 milliards de fcfa due par l’État gabonais. Cette situation met en lumière les défis imposants liés à la gestion étatique des entreprises dans des secteurs stratégiques, mais également les risques d’une dette interne qui peut saper la viabilité économique des industries vitales.

    Dès 1999, lors de la privatisation de la Société sucrière du Haut-Ogouée (Sosuho), la promesse de l’État de régler les charges sociales était vue comme un engagement solide envers la stabilité et le développement industriel. Pourtant, près de deux décennies plus tard, cet engagement reste insatisfait, exposant Sucaf non seulement à des difficultés financières, mais aussi à une crise opérationnelle marquée par une réduction drastique de 45% de ses effectifs en seulement un an, soit entre décembre 2022 à décembre 2023, relève un rapport sectoriel.

    Cette réduction d’effectifs et l’impact sur la production sont d’autant plus ironiques que le Gabon connaît des pénuries récurrentes de produits tels que l’huile, l’eau minérale et le sucre, tous produits localement. Cette ironie souligne une inefficacité flagrante dans la gestion et le soutien des entreprises par l’État, sous l’ancien régime mais pourrait se poursuivre. En effet, l’interférence de l’État dans la gestion de ses sociétés peut parfois aller bien au-delà de la réglementation prudente et basculer dans une intervention excessive, nuisible à la performance économique et sociale.

    L’impact de cette dette massive sur Sucaf révèle un problème plus large de gouvernance et de gestion des finances publiques au Gabon. Les critiques formulées par les employés de Sucaf, lors de rencontres avec les responsables, notamment avec Pierre Moussounda, montrent une prise de conscience et une exigence croissante des travailleurs pour une responsabilité accrue.

    Face à cette situation, il semble impératif que l’État gabonais reconsidère sa stratégie vis-à-vis des dettes impayées et qu’il prenne des mesures concrètes pour honorer ses engagements passés. Une action rapide est essentielle pour restaurer la confiance des acteurs industriels, maintenir les emplois, et assurer la disponibilité des biens essentiels pour la population gabonaise. 

    En outre, cela pourrait servir de leçon cruciale pour la gouvernance économique et la gestion des entreprises d’État, posant les fondations pour un avenir plus stable et prospère.

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