7 morts au moins à la suite d’un éboulement de terrain ce matin au PK8. Le drame rappelle l’immobilisme des pouvoirs publics à réglementer l’occupation du Grand Libreville, notamment à propos des zones à risque, qui nécessitent d’être libérées.
La négligence des populations et le laisser-aller du gouvernement ont encore fait des morts ce jeudi matin, au Pk8, un quartier sous-intégré de Libreville. À la suite des fortes pluies qui se sont abattues dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 octobre 2022, un éboulement de terrain a enseveli une maisonnée de 7 personnes, dont une grand-mère, une mère, et ses enfants.
La famille était installée depuis des années dans ce quartier, très exactement dans la zone dite « Derrière le marché banane« . Un lieu connu pour ses habitations hautes perchées, sur des flancs de montagnes. Des maisons très souvent sommaires, construites sur des zones à risque, sans réelles précautions contre les coulées de boue et autres conséquences d’intempéries.
L’on a encore en mémoire les 5 compatriotes qui ont péri pour les mêmes causes au PK7 voisin, en 2014. Depuis lors, les médias n’ont cessé d’alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de se pencher sur la construction sur les zones à risque, sans que les autorités ne sécurisent ces sites qui rappellent leur fragilité à chaque saison des pluies. Il faut attendre que des drames humains comme celui de cette nuit se (re)produisent, pour entendre le même refrain de la sensibilisation, qui sera vite abandonné, sans réelles actions derrière.
Pour rappel, le Grand Libreville (Libreville, Ntoum, Owendo et Akanda), fort de plus de 900 mille habitants et établi sur 180 mille hectares, manque toujours d’un vrai schéma d’aménagement et d’urbanisme. Ce drame est un triste rappel à l’endroit du gouvernement pour réglementer, enfin, l’occupation de l’espace urbain. Une nécessité, pour ne plus en arriver à des drames similaires.
Le 14 octobre dernier, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Olivier Abel Nang Ekomiye a présidé le lancement de l’actualisation du Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) du Grand Libreville pour les 18 années à venir. Vivement l’aboutissement de cet outil de planification.