mardi, avril 23, 2024
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    Crédits carbones : le FGIS gestionnaire exclusif de plus de 10% du PIB du Gabon

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    Alors qu’il s’était engagé auprès des partenaires techniques et financiers, à « renforcer la gouvernance et la transparence des institutions financières publiques, dont le Fonds  Souverain de la République Gabonaise (FSRG) et de son gestionnaire d’actifs (FGIS) », en les restructurant notamment, le gouvernement n’a jusque-là, pas matérialisé cette volonté.  Censé y « instaurer un modèle de financement autonome », l’exécutif a plutôt étendu ses prérogatives en le désignant  « mandataire exclusif » chargé de  la commercialisation des crédits carbone. Des crédits carbone évalués à 1200 milliards de fcfa. 

    Dans son projet de décret portant désignation de  l’organisme chargé de la commercialisation  des crédits carbone de la République Gabonaise, présenté jeudi dernier en conseil des ministres, le ministère des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du plan climat et du plan d’affectation des terres, a désigné le Fonds Gabonais  d’Investissements Stratégiques, en abrégé « FGIS », « mandataire exclusif chargé de  la commercialisation des crédits carbone ». Faisant de cette institution publique, le bras séculier de l’État dans un domaine qui lui était jusque-là inconnu, l’exécutif a étendu ses prérogatives.

    En effet, gestionnaire exclusif du Fonds  Souverain de la République Gabonaise (FSRG), le FGIS, au coeur des détournements et autres surfacturations révélées par de récents audits notamment à travers sa filiale l’Office Pharmaceutique Nationale (OPN), a donc hérité de la gestion de la négociation des « prix de vente des  crédits carbone, conformément aux règles et  pratiques en vigueur ». L’entité gérée par Akim Daouda qui a injecté au cours des trois dernières années pas moins de 15 milliards de fcfa pour l’aménagement de la zone où se trouve la Promenade nord de Libreville (à travers sa filiale la Façade maritime du champ triomphale), aura donc la charge de « pourvoir à l’exécution des conventions  résultant de ces négociations ». 

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    Cela inclut la capacité « de constituer un portefeuille documentaire à  l’exercice de sa mission, de recourir à toute expertise requise, de mettre en place toute structure d’appui à  l’exercice de sa mission et de percevoir les ressources issues de la  commercialisation des crédits carbone et de les  reverser conformément aux dispositions en  vigueur », ce Fonds dont la réforme attendue pour juin 2022 conformément aux exigences du FMI, n’a toujours pas été actée, aura donc la gestion de près de 1200 milliards de fcfa. 

    Avec également à sa discrétion, la possibilité de « rémunérer tous les intervenants, prestataires  ou experts mobilisés dans l’exécution de sa  mission », le FGIS dont le véhicule financier Régional Infrastructure Supranational Entity Gabon (RISE) a été enregistré à l’Île Maurice il y a quelques mois,  soulevant de nombreuses suspicions, et qui n’a semble-t-il pas encore pu « remédier aux faiblesses recensées en matière de gouvernance, de gestion des investissements et d’intégrité financière », comme souhaité par le FMI, assurera donc au nom du peuple gabonais, la gestion de plus de 10% de son PIB, le tout en toute discrétion. 

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