vendredi, mars 29, 2024
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    Le Billet sarcastique : ces morts cash sont le prix de la victoire cash

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    Dans un billet quasi-quotidien, Serge Abslow analyse avec beaucoup de sarcasme les faits de société et les évènements qui chamboulent la vie du Gabonais dans son pays. Le billet du jour pointe un doigt accusateur vers le Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir, au sujet du drame qui secoue le quartier PK8. Sept (7) personnes ont été ensevelies lors d’un éboulement de terrain. Lecture en dix points.

    1. Jamais un fait n’aura autant mérité d’être qualifié de Cash que le drame de cette fin de semaine au PK8. Sept (7) membres d’une même famille parmi lesquels 5 enfants, ont été surpris dans leur sommeil par la mort. Des Morts Cash comme il y en a partout dans ce pays de la Misère Cash.

    2. Cette famille qui a été doublement emportée hier, par la mort et par le glissement de terrain provoqué par ces pluies diluviennes, est originaire du village Abiane par Oyem, mon village. Ce sont donc 7 membres de ma famille, frères, sœurs et enfants, qui sont ainsi morts tragiquement, presque gratuitement.

    3. Je n’ai jamais été autant en colère que ces deux derniers jours, en scrutant attentivement les faits qui entourent cette tragédie, et en réalisant à travers les actions entreprises par les pouvoirs publics, que quoiqu’il puisse arriver dans ce pays aux gabonais, ce pouvoir demeurera tel qu’en lui-même : inutile, inhumain et ignoble.

    4. Non seulement il aura fallu une mobilisation de l’opinion pour que les pompiers et l’armée, bras séculiers de ce gouvernement de pacotille, pourtant payés par le contribuable gabonais, veuillent bien se mobiliser pour intervenir et extraire les corps. Mais ils n’ont même pas eu la pudeur de s’abstenir de leur grand-messe des vampires ce week-end à Owendo.

    5. Malgré ces 7 Morts Cash ! Ils ont travaillé à leur Victoire Cash. Cette Victoire Cash dont la traduction dans nos vies, la manifestation dans nos chairs et l’inscription dans notre mémoire collective, comme une malédiction tragicomique, est l’accélération de toutes ces morts planifiées par ces Gabonais de la honte.

    6. J’ai envie de croire que si la promesse des 5000 logements par an avait été tenue, mon pays aurait à ce jour bénéficié de 65 000 logements et aurait pu mettre à l’abri de ce genre de drame, pas moins de 300 000 Gabonais parmi lesquels, certainement cette famille décimée, ma famille. Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient. 

    7. Ceux qui ont fait cette promesse, eux, n’ont rien à perdre et rien à craindre. Pour preuve, ils s’autorisent, sans honte et sans gêne, sans jamais avoir tenu aucune autre de toutes leurs belles promesses, à revendiquer encore la Victoire Cash pour 2023 pour produire pendant 7 années supplémentaires, de nouvelles Morts Cash de Gabonais.

    8. Ces Morts Cash dans leurs hôpitaux mouroirs ! Ces Morts Cash sur leurs routes accidentogènes ! Ces Morts Cash dans leurs villes anxiogènes ! Ces Morts Cash dans leurs quartiers non sécurisés ! Ces Morts Cash dans leurs campagnes sinistrées ! Tous ces Morts Cash dont ne tiendra jamais compte leur Victoire Cash.

    9. Parce que la promesse de la Victoire Cash à laquelle ils aspirent aujourd’hui, ne produira pas plus demain des Logements Cash. À défaut de ces logements qui ne viendront jamais, s’ils pouvaient seulement nous offrir des Terrains Cash, peut-être serions-nous capables de nous loger nous-mêmes pour ne pas être obligés de construire à flancs de montagnes.

    10. La Victoire Cash  à laquelle ils appellent  est le quitus qui justifiera demain de plus grandes peines, de plus grandes souffrances et de plus grands malheurs. Avec cette nouvelle Victoire Cash, c’est notre liberté, notre dignité et notre humanité qui disparaîtront Cash. Car leur Victoire Cash ne sait produire que des Morts Cash. Honte à vous !

    Sarcastiquement vôtre !

    Serge Abslow, chroniqueur 

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