En vue du recrutement de prestataires pour fournir le matériel et les équipements du laboratoire mobile d’analyses physiques et chimiques de la direction générale des mines et de la géologie, le ministère de l’Économie et de la Relance a lancé le 19 octobre dernier, un appel d’offres international. Pourtant habitué au gré à gré, le gouvernement dont le ministre de la Santé a récemment pu vérifier les capacités techniques de La Santé Pharmaceutique qui lui a présenté le premier équipement de télémédecine « made in Gabon », n’a une fois de plus pas daigné se pencher sur cet opérateur installé en plein coeur de la zone économique de Nkok.
Bien que lancé dans le cadre du Projet d’appui à la diversification de l’économie gabonaise (PADEG), un projet mettant l’accent sur la création des conditions propice à l’amélioration du climat des investissements et la diversification de l’économie Gabonaise à travers une meilleure promotion des investissements privés nationaux notamment, l’appel d’offres en vue du recrutement de prestataires pour fournir le matériel et les équipements du laboratoire mobile d’analyses physiques et chimiques de la direction générale des mines et de la géologie, laisse perplexe.
Lancé par le ministère de l’économie et de la relance le 19 octobre dernier, cet appel d’offres international qui concerne notamment la fourniture d’un fourgon tout terrain aménagé en laboratoire dont la maintenance peut être assurée sur place, d’un groupe électrogène embarqué, de deux extincteurs contre incendie électrique, d’un compresseur à air, de deux loupes éclairantes frontales et de quatre compteurs de radioactivité portable pour analyses et contrôles de terrain, intervient quelques jours à peine, après que le ministre de la Santé ait pu vérifier par lui-même les capacités techniques d’une usine installée en plein cœur de la zone économique Spéciale de Nkok.
En effet, malgré les difficultés d’écoulement de ses médicaments sur le marché local alors qu’elle dispose d’une énorme capacité de production, l’entreprise indienne a conçu le premier équipement de télémédecine « made in Gabon ». Équipement « totalement en phase avec les objectifs du projet eGabon-SIS (Système d’information de santé du Gabon) », selon les propos du Dr. Guy Patrick Obiang Ndong. Alors qu’un tel projet aurait permis à l’opérateur de « se faire les dents » tout en faisant la promotion du made in Gabon, le gouvernement choisit donc une nouvelle fois de se tourner vers l’international.
Loin des objectifs du PADEG financé grâce à un prêt de la Banque africaine de développement (BAD), et censé permettre la diversification de l’économie Gabonaise à travers une meilleure promotion des investissements privés nationaux, cet appel d’offres international interroge d’autant plus qu’au plus fort de la crise sanitaire, ce même gouvernement a préféré confier la fourniture de matériels spécifiques à des opérateurs locaux sans expertise en la matière, plutôt qu’à des opérateurs internationaux réputés. Retour au respect du Code des Marchés publics ou micmac en gestation ?