Dans un pays où plus de 87% des personnes à la recherche de travail sont âgées de 16 à 34 ans et qui enregistre officiellement près de 13 000 demandeurs d’emplois par an, la question de l’employabilité des jeunes et surtout de leur soutien par l’État demeure essentielle. Évoqué il y a quelques années par l’exécutif en marge de la présentation du nouveau Code de sécurité sociale qui prévoyait notamment l’octroi d’une allocation chômage, celle-ci vient d’être remise au goût du jour par le Conseil national de la Démocratie (CND).
Réunis pour la 2 ème session ordinaire de l’année 2022, qui s’est ouverte le 19 octobre en présence de la Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, le CND n’a pas manqué d’interpeller le gouvernement sur la nécessité « de se pencher davantage sur la question de l’employabilité des jeunes, car ces derniers en majorité sortis des grandes écoles et universités demeurent sans emploi et ne bénéficient pas d’un accompagnement pour faciliter leur mobilité, leur insertion socioprofessionnelle ».
Dans un pays où plus de 87% des personnes à la recherche de travail sont âgées de 16 à 34 ans et qui enregistre donc, officiellement, près de 13 000 demandeurs d’emplois par an selon le Pôle national de promotion de l’emploi, ancien Office national de l’emploi (ONE), Séraphin Ndaot, président du CND a jeté un véritable pavé dans la marre devant une cheffe du gouvernement qui dans son discours de politique générale annonçait que « les réformes en cours dans le secteur éducatif associés à la diversification de l’économie permettront d’augmenter les perspectives d’emplois pour notre jeunesse ».
Exhortant et encourageant le gouvernement à en faire plus, le président du CND et père de l’ancienne ministre de la Promotion des Investissements Carmen Ndaot, a donc souligné « sans être alarmiste » une « situation préoccupante ». Quand on sait que l’exécutif promettait la mise en place depuis 2017, d’une allocation chômage qui devait bénéficier à plus de 150 000 personnes, dont près de 60 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans, cette missive du CND devrait interpeller les plus hautes autorités.