C’est une humiliation que le Gabon aurait pu éviter, si ceux qui dirigent le football local, notamment le ministère des Sports de Franck Nguéma et la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) dirigée par Pierre Alain Mounguengui avaient fait preuve d’écoute, en relançant le championnat national de football à l’arrêt depuis plus de 720 jours. Voici que les clubs du Gabon ne peuvent plus participer aux compétitions africaines, faute de championnat dans les jambes.
Depuis le week-end dernier, la Confédération africaine de football (CAF) a modifié son règlement quant à la participation des clubs à la coupe et au championnat africains. «Si pour une raison quelconque, la ligue nationale d’une fédération a été arrêtée plus d’une année, la fédération en question ne pourra engager aucun club à la Ligue des Champions», indique l’article 7 du nouveau règlement de la CAF.
L’instance africaine met ainsi fin au principe de désignation des équipes auquel le Gabon avait recouru l’an passé, quand les clubs de Bouenguidi Sports et de Mangasport avaient été choisis pour représenter le pays, respectivement en Ligue des Champions et Coupe de la Confédération africaines.
Pis, le Gabon se retrouve suspendu desdites compétitions, au même titre que les très rares pays du continent (moins de 10) qui n’ont pas de championnat domestique depuis l’arrivée du Covid19.
Pourtant empêtrée dans la même pandémie, les championnats de football se tiennent à travers le monde, et le Cameroun voisin vient d’organiser une Coupe d’Afrique des nations (CAN), pestent les Gabonais, pour qui les raisons de cet immobilisme sont autre que sanitaires, comme soutenu par les pouvoirs publics.
«Dommage qu’on n’ait pas pu capitaliser sur la dynamique créée autour et après la CAN. On est loin du Gabon, terre de Sport rêvée par beaucoup d’entre nous», a déploré sur son compte Facebook le journaliste sportif et président du club de football féminin Atlético Akanda, Freddy Khoula Moussavou. Difficile de lui donner tort. Car à mal mener leurs barques, ministère des Sports et Fédération gabonaise de football viennent de jeter l’opprobre sur une nation entière, en plus de « tuer » une génération de footballeurs par la non pratique de leurs métiers. Vivement un sursaut d’orgueil de ces dirigeants sportifs, pour sortir le Gabon de cette liste peu glorieuse.