Encore un enfumage de l’exécutif visant à s’attirer la sympathie des populations délaissées de la capitale du Gabon et des différentes capitales provinciales. Alors que le Fonds d’initiative départemental (FID) censé « financer les projets de développement » et annoncé en grande pompe le 31 décembre 2017, n’a finalement jamais vu le jour, le président de la République vient de faire une annonce similaire. En effet, par le biais de son Premier ministre, Ali Bongo Ondimba a annoncé l’octroi « d’une enveloppe de deux milliards (2.000.000.000) de francs cfa à Libreville, capitale du Gabon, et chaque capitale provinciale, à compter de cette année (…) pour des projets de développement local ». Soit une enveloppe totale de 18 milliards de fcfa.
En marge d’une brève allocution prononcée ce lundi 12 septembre et au cours de laquelle elle a notamment annoncé la « dissolution du Ministère des Travaux Publics, de l’Equipement et des Infrastructures », la cheffe du gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda, en a profité pour faire une autre annonce « cosmétique » pour reprendre un terme cher à l’un de ses prédécesseurs. Suivant les recommandations du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, le Premier ministre a en effet annoncé, la création d’un fonds visant à « financer des projets de développement local ».
Créé à l’image d’un Fonds d’initiative départementale (FID) annoncé en grande pompe en 2017 et qui devait, s’il avait vu le jour, permettre « de financer les projets de développement à la base et offrir à chaque département plus d’autonomie (…) avec des fonds dédiés au financement de projets communautaires dans chaque département, dans l’optique d’améliorer la qualité de vie des populations et de dynamiser le développement économique local », ce nouveau fonds, devrait permettre lui aussi et dès cette année, de développer l’arrière-pays.
Doté d’une enveloppe de « deux milliards (2.000.000.000) de francs CFA à Libreville, capitale du Gabon, et chaque capitale provinciale », soit 18 milliards de fcfa par an, géré « exclusivement par les Gouverneurs, qui présideront les Conseils provinciaux, avec pour membres les Conseils locaux (…) dans le cadre des projets de développement local », ce nouveau Fonds qui s’apparente d’ores et déjà à un budget de campagne pour les élus locaux, interroge quant à son utilité dans un contexte de crise, d’hyperinflation, et de surendettement.