Le scandale de pédocriminalité qui règne dans le sport gabonais a connu un nouveau rebondissement ce lundi 7 mars, avec la sortie de Stéphane Nguéma, ancien membre de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon, qui dit avoir été sollicité par son président pour manipuler l’opinion via un faux témoignage. Une sortie médiatique qui ne manque pas d’interroger, à quelques semaines du renouvellement de bureau de la Fégafoot, et alors que certains auteurs de cette pédocriminalité ont déjà été reconnus coupables par la justice gabonaise.
C’est un son de cloche qui détonne dans le vaste scandale de pédophilie qui secoue le sport gabonais révélé par le média anglais The Guardian. Stéphane Nguéma, ancien membre de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG), a accusé le président Rémy Ebanega de lui avoir demandé un faux témoignage contre Assoumou Eyi dit Capello, un des premiers entraîneurs à être incarcéré dans cette affaire. Ceci, dans le but « d’exploser » le football local, et la Fédération gabonaise de football (Fégafoot) en particulier.
Stéphane Nguéma s’est livré au cours d’un un point de presse tenu ce lundi 7 mars à Libreville, après des semaines de silence observé depuis son départ de l’ANFPG. Morceaux choisis : « au mois d’octobre dernier, le président Remy Ebanega est venu me voir. Il m’a dit qu’il y avait une bombe qui allait exploser et faire mal au football gabonais. Et que par conséquent, il fallait que je quitte le pays pour un asile doré à condition de faire un faux témoignage disant que je suis l’une des victimes de Capello, afin de discréditer certains compatriotes. J’ai catégoriquement refusé. D’où ma démission », a confié l’ancien footballeur dans un premier temps.
Et d’ajouter :« j’ai été sincèrement harcelé par mon président et son vice-président avec une tentative de manipulation. Mais malgré tous les griefs que je peux faire au bureau sortant de la Fegafoot, Dieu seul sait que j’en ai,ma conscience ne m’aurait pas permis de commettre un tel crime pour des intérêts personnels. Je suis Gabonais et il était question de mon pays ».
Pour les uns, ce témoignage ravive l’idée d’une manipulation derrière le Capellogate, alors que de nombreuses personnalités du Gabon ont plus ou moins été rattachées à cette pédocriminalité. Sinon, que certains profiteraient de ces révélations pour régler des comptes à des adversaires.
Pour d’autres enfin, c’est la sortie de Stéphane Nguéma qui ressemble plutôt à de la manipulation pour discréditer le président Rémy Ebanega, tant son combat contre les mauvaises pratiques dans le football gabonais est sans relâche. Les défenseurs de cette thèse rappellent que le Capellogate est une affaire qui a été révélée par le très sérieux média anglais The Guardian. Ces derniers pointent par ailleurs du doigt l’acharnement de M. Stéphane Nguéma à détruire l’image de l’ANFPG, sans un mot contre la pédocriminalité qu’il sait pourtant présente dans le football local. « C’est pitoyable. L’asile doré t’a plutôt été payé par les gens du pays qui se sentent visés par cette affaire, en échange de ce faux témoignage que tu fais actuellement », dira un observateur à ce sujet.
Il reste à savoir ce que diront les accusés de cette sortie de Stéphane Nguéma, laquelle intervient, soit dit en passant, au moment où se profile la nouvelle élection à la tête de la Fégafoot.
Rappelons enfin que 5 entraîneurs sportifs (football, tennis, taekwondo) séjournent actuellement en prison dans le cadre de ce scandale, et que l’enquête suit son cours.