C’est l’idée quelque peu étrange à laquelle pensent Gérard Ella Nguéma et les partis politiques réunis autour de la 3ème voie pour arriver « enfin » à l’alternance au sommet de l’État. Ils l’ont exposée le week-end écoulé, au cours d’un point de presse aux relents anti-Bongo.
Après moults échecs pour accéder au pouvoir au Gabon, Gérard Ella Nguéma et les partis politiques réunis autour de la 3ème voie pensent avoir la solution miracle. Pour l’échéance présidentielle qui arrive dans 15 mois, non seulement ils plaident pour un rejet de toute candidature des Bongo, mais ils entendent, le cas échéant, lui opposer un candidat unique de l’opposition issu du haut commandement de l’armée. Un général des forces de sécurité ou de défense, tout bonnement.
La 3ème voie estime qu’avec un tel porte-étendard, il sera possible d’avoir une partie, sinon tous les gens d’armes avec soi. Chose qui a souvent manqué aux populations lors des revendications post-électorales, ont-ils argué.
« À côté de la France, un autre pilier du maintien des Bongo au pouvoir est une partie des forces de sécurité et de défense gabonaise à leur service. À la veille de la proclamation des résultats présidentiels, les Bongo mettent l’armée dans les rues, pour s’imposer avec force et éviter que le peuple souverain ne réclame sa victoire. C’est face aux tueries de l’armée aux ordres des Bongo que nous devons trouver une véritable solution, pour parvenir à l’alternance. Pour nous la 3ème voie, nous continuons de dire que nous allons faire comme au Mali. C’est-à-dire que c’est un général de forces de sécurité ou de défense autour duquel nous devons nous regrouper pour pousser les Bongo hors d’état de nuire et parvenir enfin à l’alternance », a expliqué le leader politique.
Et l’ancien candidat à la Présidentielle (2016) de poursuivre : « avec tout notre soutien, un général des forces de sécurité ou défense va, comme candidat, diviser l’armée gabonaise lors de l’élection présidentielle de 2023. Les agents des forces de sécurité et de défense aux ordres des Bongo n’auront jamais le courage de tirer sur le peuple souverain qui réclamera sa victoire derrière le haut gradé ».
Gérard Ella Nguéma et les siens sont d’autant plus convaincus de leur idée que comme ils l’expliquent, « les Bongo ne se sont pas maintenus au pouvoir par le billet d’une élection véritablement gagnée, mais plutôt par le jeu de qui perd gagne ».
Pour finir, le regroupement politique de la 3ème voie a appelé tous les candidats déjà déclarés de la prochaine Présidentielle à se désister, et à se joindre à leur cause, au risque de faire le jeu du régime en place. Reste à savoir s’ils seront d’avis. Mais surtout, qui des généraux gabonais acceptera de porter ce rêve de la 3ème voie.