Depuis les obsèques de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba en juin 2009, qui avait vu la participation de Nicolas Sarkozy, plus aucun président français n’a mis les pieds au Gabon.
L’absence de visites officielles des chefs d’État français au Gabon a souvent été interprétée par l’opposition gabonaise comme une sorte de discrédit et rejet de la part de la France du pouvoir en place.
En tout cas, depuis l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba en fin 2009, cette situation a été à la base de la caducité des relations entre la France et le Gabon qui n’ont plus été bonnes comme avec son père Omar Bongo Ondimba.
Dans ce contexte de rupture d’une tradition qui validait par leur présence le président « bien élu ou mal élu », l’annonce de l’arrivée prochaine du président français, Emmanuel Macron, pour prendre part au One Forest summit suscite une vive polémique, surtout dans l’opposition.
Le parti de l’ancien Premier ministre gabonais Jean François Ntoutoume Emane a par exemple indiqué jeudi dans une déclaration à son siège que la visite au Gabon du président français, Emmanuel Macron pose un problème, le pays étant en année électorale.
« Cette visite pose un problème (…) Rappelons que le Gabon est en année électorale et que la présence du Président français chez nous, dans ce contexte politique particulier est mal perçue. L’opinion la juge inappropriée et inopportune », a argumenté le Rassemblement des patriotes républicains (RPR).
Dans tous les cas, plusieurs leaders politiques de l’opposition gabonaise ainsi que des acteurs de la société civile estiment que ce sommet « n’est qu’un prétexte pour le dirigeant français de venir au Gabon pour adouber le président sortant Ali Bongo Ondimba« , possible candidat à sa propre succession.
Pour rappel, le One Forest Summit est un sommet sur la préservation des forêts tropicales qui se tiendra les 1er et 2 mars 2023, à Libreville au Gabon. L’objectif principal de cette rencontre est de « remobiliser l’attention politique autour de la sauvegarde de ces forêts menacées par la déforestation et la surexploitation ».