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    Setrag : près de 22 milliards de chiffres d’affaires au premier trimestre 2022, mais un entretien de la voie ferrée qui se fait toujours attendre

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    Unique exploitant du réseau de chemin de fer gabonais, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) a encore une fois consolidé ses performances au terme des trois premiers mois de l’année 2022. Comme le confirment les données de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf), l’entreprise dirigée par Christian Magni a généré un chiffre d’affaires de 21,7 milliards fcfa, en hausse de 14,1%. Une évolution qui ne s’accompagne toutefois pas d’investissements conséquents, notamment en termes de réhabilitation du chemin de fer. 

    49 452 passagers transportés entre janvier et mars 2022, soit une hausse de 20% par rapport aux trois premiers mois de l’année précédente. 2 638 860 tonnes de marchandises transportées, soit une hausse de 23,5%, dont une charge de 2 447 600 tonnes de manganèse, pour 21 717 tonnes de produits pétroliers. Au terme des trois premiers mois de l’année 2022, ce sont donc un peu plus de 21,7 milliards de fcfa qui ont été générés par l’activité ferroviaire, un chiffre en hausse de plus de 14% en glissement annuel.

    Fort d’un monopole dont elle jouit depuis sa création en 2003, la Société d’exploitation du Transgabonais, filiale de Comilog, a encore une fois consolidé ses performances au terme des trois premiers mois de l’année 2022. Performances qui suivent celles réalisées au terme de l’exercice écoulé et qui lui ont permis d’engranger plus de 85,7 milliards de fcfa de chiffre d’affaires. Seule ombre à ce tableau, les difficultés à mettre en place un véritable plan de réhabilitation de son principal outil de production à savoir, le chemin de fer.

    En effet, si « ces résultats viennent une fois de plus confirmer le rôle d’acteur majeur de l’économie gabonaise pour la filiale du groupe Eramet, tant sur les enjeux de désenclavement des populations des cinq provinces traversées par le Transgabonais, que sur le transport des produits d’exportation », comme l’avait d’ailleurs confirmé l’entreprise ferroviaire il y a quelques mois, ils viennent également jeter un pavé dans la marre de la modernisation du chemin de fer. Un chemin de fer loin d’être dans un état optimal comme en témoignent les nombreux déraillements et accidents répertoriés ces dernières années. 

    Loin de refléter les mots de son directeur général Christian Magni, qui indiquaient récemment par voie de presse que « ses équipes sont pleinement mobilisées pour assurer le désenclavement des populations et le soutien aux opérateurs économiques, par le transport du fret », tout en insistant sur le fait que « la modernisation du chemin de fer s’accélère, pour une meilleure qualité de service à nos clients », ces chiffres éloquents interpellent sur la nécessité pour le régulateur, d’exiger de meilleurs soins pour le transgabonais dont les simples traverses sont en piteux état.

    Pour rappel, le diagnostic posé par l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) précisait en 2021 que la principale cause des accidents est liée à l’état défectueux de la ligne ferroviaire Owendo-Franceville (648 kilomètres). Selon le régulateur du secteur, à cette période, le Transgabonais comptait 35 défauts dont 33 présentaient des risques de déraillement et 2 des risques de dégradations. Une situation qui, selon la Setrag, nécessitait « un montant de 126 milliards de fcfa pour corriger toutes les anomalies » sur le chemin de fer gabonais, vieux de plus de 40 ans. On n’est pas sorti de l’auberge.

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