Malgré de nombreuses récriminations d’usagers et d’interpellations de l’Arcep, les maisons de téléphonies mobiles actives au Gabon continuent, à des degrés divers, de débiter le crédit des clients sans leur aval, une fois les forfaits internet épuisés. Une situation définie comme du vol, et que les uns et les autres veulent voir stoppée au plus vite.
Jusqu’à quand les maisons de téléphonies mobiles du Gabon vont-elles « voler » le crédit de leurs abonnés, au motif que ceux-ci auraient oublié de désactiver le forfait internet ? Cette question, chaque abonné Airtel Gabon et Moov-Africa Gabon Télécom notamment, se l’est posée au moins une fois. Et pour cause ? Cela est devenu une habitude pour ces entreprises de renflouer leurs caisses avec cet argent pris sans l’avis des clients.
La problématique est loin d’être nouvelle. En septembre 2020 déjà, elle avait suscité une sortie musclée de l’Autorité de régularisation des communications électroniques et des postes (Arcep), laquelle appelait ces deux maisons à plus de transparence. Énumérant les griefs faits à Airtel Gabon et Moov-Africa Gabon Telecom, l’Arcep relevait qu' »après épuisement des forfaits internet des abonnés, les systèmes mis en place par les opérateurs débitent automatiquement les comptes bonus et principal sans leur aval, les privant ainsi de la possibilité de gérer personnellement leur crédit pourtant destiné aux appels vocaux« . Ceci, en plus du constat fait d’une inadéquation entre les débits internet fournis, les volumes des données internet souscrits, et ceux qui sont réellement consommés par les abonnés. En 2018 déjà, les deux opérateurs de téléphonie mobile avaient écopé d’une mise en demeure de l’Arcep pour non-respect de leurs engagements.
Les choses ont-elles changé depuis lors ? Pour les nombreux utilisateurs interrogés par Inside News241, que nenni ! Si certains saluent les efforts d’Airtel Gabon qui a mis en place un système d’alertes progressives, alertes émises au fur et à mesure que le forfait internet s’épuise, ils déplorent le fait que cela n’empêche pas à Airtel de piquer dans le crédit « normal« , une fois le forfait terminé.
Les abonnés Moov-Africa Gabon Télécom, communément appelés Libertis, semblent plus en souffrance. Pour eux, disent-ils, « le couperet tombe d’un coup. Une fois le forfait internet fini, le message d’alerte n’arrive que lorsque Libertis a fini de bouffer tout ton crédit. Si ce n’est pas du vol, qu’on me dise ce que c’est », s’est emporté un usager.
Un autre a estimé que cette pratique « condamnable » relève d’un choix délibéré des maisons de téléphonies mobiles. Tant ces entreprises peuvent mettre un système de blocage d’internet une fois le forfait achevé. « Comment comprenez-vous que lorsque vous souhaitez envoyer un message, et que vous n’avez pas de crédit, le système vous envoie plusieurs alertes successives et instantanées pour vous dire que votre crédit est insuffisant ? Ces entreprises ne veulent simplement pas bien faire les choses, parce qu’il s’agit d’une simple programmation informatique. Mais qu’elles sachent que la passivité apparente des Gabonais a des limites« , s’emporte une abonnée Moov-Africa Gabon Télécom.
Une chose est certaine, ces pratiques vont à l’encontre des obligations et des cahiers de charge d’Airtel et Moov-Africa, renseignent les spécialistes du domaine. Peut-être faut-il encore que l’Arcep, ou une autre entité supérieure s’empare du dossier, pour voir les centaines de milliers de Gabonais délivrés du vol qu’ils subissent au quotidien.