La campagne de pose volontaire et gratuite d’implants contraceptifs initiée par le ministère de la Santé du Dr. Guy Patrick Obiang Ndong n’a pas fini de faire parler d’elle. Entre les possibles effets secondaires de ces implants, et l’opportunité de cette campagne, plusieurs observateurs continuent de penser que la femme gabonaise a surtout besoin « d’aides à la procréation », que « d’être infertilisée ».
Depuis le lancement de la campagne de pose d’implants contraceptifs chez des femmes en âge de procréer, la pilule, pour ainsi dire, a du mal à passer chez de nombreux Gabonais. Geoffrey Foumboula Libeka, membre de la société civile, est un des porte-paroles de cette voix contestataire. Il parle d’une « campagne mortaliste » dont le pays n’a nullement besoin, au moment où dans le reste du monde, de la Chine au Nigeria, en passant par la sous-région africaine, « les enjeux sont d’ordre démographique ». Pour ce compatriote, « la femme gabonaise n’a pas besoin d’une politique mortaliste, mais d’accompagnement, avec une répartition convenable des richesses du pays ».
« Voilà un pays, le moins peuplé de la CEEAC après Sao-Tomé et la Guinée-Equatoriale, au taux de natalité le plus faible, tout cela en étant le pays le plus riche de la CEEAC au regard de son P.I.B/Habitant, qui ignore tout de la puissance démographique tant pour des questions économiques, de sûreté et sécurité nationale (…) Cette gouvernance devient un réel danger pour la République. Au lieu de convenablement repartir les richesses et mettre en place une politique incitative à la natalité, ce sont les mêmes, sous prétexte de l’égalité des genres et de lutte contre l’avortement, qui ambitionnent de diminuer la population gabonaise », s’est-il offusqué.
Pour Geoffroy Foumboula Libeka, cette politique mortaliste du pouvoir gabonais était déjà perceptible à travers des initiatives telles que « la promotion de l’homosexualité, des détournements de deniers publics, l’autorisation accordée à OLAM de faire par exemple recours à la main-d’oeuvre étrangère dans le secteur agricole », ou encore « le durcissement des procédures d’adoption au Gabon », pour ne citer que ceux-là.
Et ce dernier de conclure en dénonçant la volonté des gouvernants actuels d’opérer « le grand remplacement ». Entendez, « avoir un pays habité par plus de Gabonais d’adoption que d’autochtones », pour mieux profiter de ces richesses.